Abrogation de la loi d’amnistie, violences préélectorales, prise en charge des victimes : Le Forum civil recueille les complaintes des collectifs de victimes

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Le Sénégal a connu, en 2023, un contentieux préélectoral meurtrier marqué par des contentieux politico-judiciaires relatifs à la radiation sur les listes électorales de candidats, à l’inscription sur les listes électorales, au parrainage, à la nationalité de candidats.
 
Des centaines de morts, des biens dilapidés, des emprisonnements, des disparitions… Une situation tendue et tragique qui n’a pas laissé indifférent le Forum civil. Les camarades de Birahim Seck avaient insisté sur l’importance d’une « réconciliation nationale durable et consensuelle (qui) doit reposer sur la vérité et la 
justice ». 
 
Le Forum civil a ainsi organisé un conclave pour recueillir les complaintes des victimes des violences politiques et a décidé d’apporter une contribution avec l’accompagnement de son partenaire Open Society Foundations (OSF). « Nous voulions échanger sur la lutte contre l’impunité au Sénégal, en prenant comme prétexte les événements qui se sont produits au Sénégal entre 2021 et 2024. C’est pour cette raison que nous avons réuni des responsables de collectifs qui défendent les victimes de violences politiques de cette période. Ces victimes nous viennent de Bignona, de Ziguinchor, de Matam, de Dakar, de Touba et de Mbacké. L’objectif, c’était d’échanger pour voir dans quel sens on pourrait faire des propositions pour lutter définitivement contre l’impunité au Sénégal. Surtout qu’on a voté une loi d’amnistie et globalement les participants ont proposé que cette loi d’amnistie soit abrogée », explique Birahime Seck, le coordonnateur général du Forum civil.
 
Pour lui, cette loi doit être abrogée, quelles que soient les conséquences juridiques. « Symboliquement, nous pensons que les parlementaires doivent introduire un acte au niveau de l’Assemblée nationale, pour que cette loi soit abrogée. Mais de façon immédiate, nous avons entendu des témoignages dans la salle allant dans le sens d’un déficit de prise en charge des différentes victimes. Et c’est la raison pour laquelle nous lançons un appel poignant à l’endroit des autorités pour qu’elles prennent en charge de façon effective, en termes de suivi, de réparation les différentes victimes de ces événements. Elles sont en train de souffrir avec leurs familles. Et nous demandons au gouvernement qu’une enquête sérieuse et indépendante soit ouverte pour situer les responsabilités afin que ces personnes puissent avoir justice », a invité M. Seck. 
 
Poursuivant, il souligne qu' »il faut une enquête indépendante sur le système de recrutement des forces de défense et de sécurité lors de ces malheureux événements, mais aussi une enquête sur les cas de meurtre ou de disparition qu’on a constatés au Sénégal. Nous invitons fondamentalement le gouvernement a prendre en charge cette situation et quitte à ce qu’il mette en place une structure qui doit impérativement gérer ces victimes, parce que la blessure est très profonde et ces personnes ont besoin d’assistance, de réparation et de justice. C’est pourquoi nous appelons à la lutte contre l’impunité, à la recevabilité et la justice ».
 

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