Gestion des dragues sur le Falemé : Des habitants de Roualéba attaquent le campement des dragueurs faisant 2 morts et 7 blessés graves

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La gestion des dragues qui polluait les rapports de bon voisinage entre les propriétaires de dragues sur le fleuve Falémé du côté de Médinani de la Commune rurale de Dialafara (cercle de Kéniéba) et quelques habitants du village voisin notamment Roualéba vient de tourner au drame en enregistrant malheureusement ses premières victimes. Car, ces derniers munis d’armes à feu, de gourdins, de coupe-coupe et d’autres armes ont attaqué, le mercredi 12 avril 2023, le campement des ouvriers qui travaillent sur les dragues faisant ainsi parmi eux sept blessés graves et deux morts par balles.

ll nous revient que le chef de village de Médinani avait conclu un accord avec les dragueurs afin de leur permettre d’exercer leur activité. En contrepartie, ces derniers se sont engagés à réaliser un forage dans son village afin que les habitants de Médinani puissent avoir accès à l’eau vu le niveau de pollution du fleuve Falémé suite à l’activité aurifère dans la zone. A en croire nos sources, le hic dans cette affaire est qu’après leur forfait, les agitateurs du village de Roualéba de cet acte ignoble tentent désespérément de jouer au dilatoire en faisant croire à l’opinion publique que ce sont plutôt les propriétaires des dragues et leurs ouvriers qui ont fait usage des différentes armes.

Pourtant, ce sont eux qui ont enregistré les blessés et les morts et certains ont même reçu les balles dans le dos lorsqu’ils tentaient certainement de fuir la folie meurtrière de leurs agresseurs du village de Roualéba qui n’ont enregistré aucune victime ni blessé encore moins mort. Selon nos infos, après avoir constaté la pollution de l’eau suite à l’activité des dragues et autres machines installées par le village voisin Roualéba moyennant certaine somme et la réalisation de forages, le chef de village de Médinani a lui aussi conclu un accord avec certains propriétaires de drague.

Ainsi, il était convenu que les dragueurs mènent leur activité contre la réalisation d’un forage pour permettre à sa communauté d’accéder à l’eau potable. Et d’ajouter que cet accord semble être la principale cause du problème parce que depuis que les dragueurs ont obtenu cet accord avec le chef de village de Madinani qui était plus avantageux, certains individus soutenus par le chef de village de Roualéba se sont mis dans une posture belligérante à travers notamment les actes de provocateurs.

Roualéba déplace une vingtaine de dragues

Dans un premier temps, le lundi 10 avril 2023, ils ont fait déplacer près d’une vingtaine de dragues pour les accoster sur le territoire sénégalais donc impossible aux propriétaires d’accéder à leur machine, car elles sont accostées sur un territoire étranger. Ainsi, le lendemain mardi 11 avril, ils ont démonté les moteurs de quelques machines et le mercredi 12 avril, ils ont commis l’irréparable à travers cette agression armée contre le campement des dragueurs faisant deux morts et sept blessés par balles.

Joint par nos soins, le maire de la Commune rurale de Dialafara, Seydou Sacko est catégorique : “Des quelques individus de Roualéba dont certains ont été formellement identifiés sont bel et bien les auteurs de cette agression armée contre les dragueurs juste dans leur lieu de résidence en tuant froidement certains, blessant d’autres par balles ou à coup de machette, brûlant leurs abris, et emportant tous leurs biens (or, argent, motos…)”

A l’en croire, ce sont les mêmes agitateurs et conspirateurs de cette agression qui ont autorisé les dragueurs à mener leur activité sur le Falémé dans leur village moyennant le paiement d’une certaine somme sans au préalable l’avis de la mairie. Et d’ajouter que cette somme convenue entre les deux parties était versée intégralement à aux responsables du village de Roualéba. Si bien que la mairie n’est liée à cette affaire ni de près ni de loin.

Cependant, il a laissé entendre que dès qu’il a eu écho des difficultés entre les deux villages dans la gestion des dragues, il avait convoqué les deux parties, mais les agitateurs du village de Roualéba n’ont jamais répondu à sa convocation. Pis, ils se sont permis de publier sa convocation sur les réseaux sociaux. Aussi, il dira qu’une autre convocation leur a été adressée pour des actes de provocations, mais ils n’ont toujours pas répondu.

“Je leur avais dit de faire remonter toutes les dragues et les autres machines qui polluent l’environnement s’ils ne se comprenaient pas dans la gestion surtout qu’ils ont été les premiers à sceller des accords avec des dragueurs et les propriétaires d’autres machines notamment les cracheurs. Alors que le rôle de la mairie c’est d’éviter les conflits éclatent entre les communautés”, a-t-il ajouté.

Les “cracheurs” plus pollueurs que les dragues

En réponse à la question relative à la motivation de cette agression meurtrière, il dira qu’il ignore la motivation réelle de cette agression, mais la question de la dégradation du fleuve Falémé qui est soulevée çà et là par les agitateurs est un faux débat. En effet, selon lui, cette dégradation est due beaucoup plus à l’utilisation des machines appelées “cracheurs” qui déversent des centaines de tonnes de boues dans le lit du fleuve, car, selon les estimations, un “cracheur” déverse dans le fleuve en moyenne cinquante tonnes de boues par jour. Donc, imaginez les dégâts sur l’écosystème si près d’un millier de ce type machine opèrent dans une même zone. Malgré tout, les propriétaires de ces gros pollueurs ne sont pas inquiétés parce qu’ils sont installés par les villageois de Roualéba.

A entendre le maire, après cette agression barbare, lui et le sous-préfet accompagnés des gendarmes des brigades territoriales de Kayes, Sadiola et Kéniéba se sont rendu sur les lieux pour constater. Il ajoutera qu’après le constat et les différentes formalités des enquêteurs de la gendarmerie, les deux corps ont été mis à sa disposition afin qu’il les mette à la disposition des parents pour l’inhumation. “Rien ne justifie cette barbarie. L’un des corps avait reçu les balles dans le dos et portait des coups d’objet contondant. Donc, tout porte à croire qu’il est tombé après avoir reçu les balles dans sa fuite et ses agresseurs l’ont ainsi achevé à coup de boudin. Ils veulent jouer au dilatoire, car après leur forfait ils veulent faire croire que ce sont leurs qui portaient les armes alors que cela n’est pas exact. Ce sont les quelques habitants de Roualéba qui portaient bel et bien les armes c’est pourquoi ils n’ont enregistré aucune victime”, a martelé.

La mairie n’a délivré aucune autorisation

Par rapport à la folle rumeur selon laquelle le maire serait propriétaire d’une drague, l’édile communal a déclaré qu’il n’a jamais été propriétaire d’une drague, mais il dira que c’est son devoir de prévenir les conflits dans sa commune. “Nous sommes dans un environnement politique aussi tendu. Ainsi, certains profitent de certaines situations pour discréditer les élus communaux. Sinon, la mairie n’a jamais été consultée pour cette question de drague. Ce sont eux qui ont autorisé les dragues à mener leur activé chez eux moyennant une somme que la maire ne voit même pas la couleur”, a fait remarquer le maire Sacko. Aussi, il a exprimé son incompréhension par rapport aux agissements des responsables du village de Roualéba qui ont perpétré cet acte. Car, selon lui, après le constat et l’identification des présumés auteurs, une procédure judiciaire a été déclenchée auprès du parquet de Kéniéba. Pour la circonstance, dira-t-il, un soit-transmis leur a même été adressé, mais au lieu à la convocation de la justice, ils ont préféré se rendre à Bamako pour justifier leur sur certains médias sociaux.

Eviter les représailles

Déterminé pour que cet acte ne reste pas impuni, le maire dira qu’il compte saisir la justice à travers une autre plainte contre les auteurs de cette barbarie digne d’une autre époque. Nos autorités politiques et judiciaires sont désormais invitées à tirer cette affaire au clair en identifiant et en traduisant les auteurs devant les juridictions compétentes afin d’éviter d’éventuelles représailles. Nous y reviendrons !                        

 Boubacar Païtao

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