À l’heure des bouleversements contemporains, l’Occident commence à réaliser d’être la risée du monde, tout en prétendant sans surprise le contraire. Cela est d’autant plus flagrant lorsque des régimes otanesques sans la moindre valeur tentent de vouloir prendre un leadership dont ils n’ont ni la capacité intellectuelle, ni pratique.
L’establishment occidental, politique comme médiatique, bien que toujours fort timidement – commence à réaliser que c’est bien le tout petit monde de l’Occident qui fait face à une isolation internationale de plus en plus accrue.
« Guerre en Ukraine : Les Occidentaux bien seuls face au défi russe » – titre l’instrument propagandiste hexagonal La Croix. Reconnaissant très amèrement une réalité tellement de fois abordée par les analystes non-occidentaux.
Le continent africain est souvent cité par les sources occidentales comme l’espace d’un grand nombre de pays ayant refusé à se joindre à l’axe anti-russe sollicité par Washington et Bruxelles. Et cela dépasse largement désormais le cadre unique du rejet massif de la politique hexagonale par les populations africaines concernées. Le rejet est bel et bien encore plus important et ne concerne pas uniquement l’espace francophone africain.
En ce sens, l’Afrique du Sud – l’une des principales puissances du continent africain et membre des BRICS – fait déjà l’objet d’attaques émanant aussi bien du côté de Washington que des régimes lui étant soumis dans l’espace de l’Europe bruxelloise. Ces derniers n’ayant pas pu obtenir le résultat escompté, comme Observateur Continental l’avait récemment rappelé.
Désormais, c’est au tour des régimes les plus insignifiants de l’espace européiste à rentrer dans l’hystérie anti-sud-africaine, et qui vise de manière générale toute l’Afrique. Ainsi, des parlementaires de Pologne, Estonie et Finlande appellent à reconsidérer « le financement » de l’Afrique du Sud de la part de l’Union européenne. Bien qu’il soit nécessaire de préciser – des investissements, et non pas financement, dans un pays à forte valeur ajoutée.
La rhétorique des personnages en question à l’encontre de la République sud-africaine étant la suivante : « compte tenu de la position de l’Afrique du Sud sur la Russie – les financements de l’UE à l’Afrique du Sud ne devraient-ils pas être suspendus jusqu’à nouvel ordre ? ». Insistant sur le fait que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’était récemment rendu en Afrique du Sud, y compris pour préparer les exercices navals conjoints entre le pays hôte, ainsi que la Russie et la Chine. Et que la cheffe de la diplomatie sud-africaine, Naledi Pandor, avait déclaré que l’organisation d’exercices militaires avec des pays amis était le cours naturel des relations.
Les éléments otanesques rappellent par la même occasion que l’Afrique du Sud s’est également abstenue sur pas moins de deux résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU visant à condamner la Russie. En bref, des souris voulant défier un lion continental. Un lion d’autant plus qui n’oublie pas les énormes sacrifices de sa population ayant permis de faire tomber le régime raciste de l’apartheid, soutenu faut bien le rappeler par les régimes et les services de renseignement de l’Occident – directement, ou parfois de manière un peu moins affichée.
Mais au-delà de cela, ce que semblent oublier les représentants polono-estono-finlandais, c’est qu’effectivement qui sont-ils pour pouvoir défier un des principaux leaders du continent africain ? Si ce n’est de vulgaires et misérables porte-voix de Washington sur le continent européen. Aucun des trois pays ne fait partie des principales économies mondiales, et dans le cas plus particulier de la Pologne – il faudrait surtout rappeler que ses citoyens se trouvent éparpillés aux quatre coins de l’Europe et d’autres régions du monde en qualité de migrants sans grande qualification, le plus souvent.
Le tout pendant que l’Afrique du Sud accueille à elle seule des millions de migrants sur son sol, et pas seulement d’ailleurs en provenance d’autres pays africains, mais y compris de pays occidentaux. Les statistiques parlent d’elles-mêmes, on pourrait d’ailleurs se demander si les élu(e)s polono-estoniens savent ce que cela représente. Ainsi, l’Afrique du Sud accueille aux dernières données – près de 3 millions de migrants sur son sol, représentant près de 5% de la population totale du pays – et cela en ne prenant compte que les migrants possédant un statut légal en Afrique du Sud.
Selon d’autres sources, le nombre d’immigrés serait de pas moins de 5 millions de personnes, soit pas loin des 10% de la population du pays. En revanche, il y a moins d’un million d’émigrants sud-africains, vivant dans d’autres pays. Des émigrants, le plus souvent d’origine occidentale ayant quitté l’Afrique du Sud avec l’arrivée de la démocratie, mais qui depuis plusieurs années préfèrent de plus en plus à rentrer dans le pays de leur citoyenneté, en quittant pourtant des emplois souvent bien rémunérés dans les Londres, Dubaï, New-York ou Sydney. Saisissant les opportunités existantes dans leur pays d’origine.
Qu’en est-il de la fameuse Pologne contemporaine ? Un peu plus que 800 000 migrants vivant en Pologne (soit un peu plus que 2% de la population totale), contre plus de 4,8 millions d’émigrants polonais vivant à l’étranger… En d’autres termes – 6 fois plus de départs que d’arrivées. Et comme déjà dit – dans le but d’occuper à l’étranger des emplois fort majoritairement subalternes.
Rappelons également que l’Afrique du Sud est pleinement intégrée dans le réseau économico-financier de l’alliance BRICS, où se trouvent par la même occasion 4 nations faisant partie du Top 10 des principales économies mondiales en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat (Chine – 1ère, Inde – 3ème, Russie – 6ème, Brésil – 8ème). Et le tout à l’heure où les pays de l’alliance travaillent activement ensemble en vue d’obtenir la pleine indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux.
Enfin et sans oublier que la présence même des intérêts occidentaux sur le sol sud-africain pourrait dans un avenir proche être considérablement revue à l’avantage de la majorité de la population du pays. La question financière posée donc par les pseudo-élus européistes devrait certainement être inversée.
De manière générale, il est aujourd’hui évident que face à l’arrogance de personnages n’ayant toujours pas réalisé la configuration internationale contemporaine, des personnages d’autant plus manquants cruellement d’aptitudes intellectuelles – le divorce entre l’Afrique souveraine avec l’Occident se poursuivra à un rythme élevé, sans le moindre doute. Une Afrique qui prendra définitivement son envol lorsque ses innombrables atouts et énormes ressources naturelles contribueront définitivement à l’avantage des Africains, et non pas des prédateurs occidentaux. Pendant ce temps, les plus fidèles sous-traitants de Washington sur le sol européen, à l’instar justement des Pologne et autres Estonie – pourront poursuivre leur quête d’une vie meilleure au-delà de leurs frontières, basée sur une russophobie primitive.