Genre d’une boxeuse algérienne: la Hongrie saisit le CIO

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Le comité olympique hongrois a dit vouloir « clarifier » avec le comité international olympique (CIO) les conditions de participation de la boxeuse algérienne Imane Khelif, qui affrontera samedi une Hongroise, à la suite de la controverse sur son genre aux Jeux olympiques de Paris.
 
« Seules les concurrentes présentant des caractéristiques biologiques exclusivement féminines » doivent être « autorisées à concourir dans la catégorie femme », a déclaré le comité vendredi dans un communiqué, disant vouloir « protéger les intérêts des athlètes hongrois ».
 
« Dans le cas contraire, le droit des femmes à l’égalité des chances et à une concurrence loyale est fondamentalement violé », a-t-il ajouté, réclamant une « compétition équitable ».
 
Samedi, la Hongroise Anna Luca Hamori doit affronter en quarts de finale des moins de 66 kg la boxeuse algérienne Imane Khelif, admise aux JO après avoir été écartée des Mondiaux en 2023 par la Fédération internationale de boxe (IBA) pour avoir échoué à un test d’établissement de son genre.
 
L’IBA, qui entretient des relations exécrables avec le CIO, a réfuté que son test consistait en une analyse du taux de testostérone mais n’en a pas précisé la nature.
 
Tout le monde veut « une explication simple » mais une explication « noir ou blanc n’existe pas », « ni dans la communauté scientifique ni ailleurs », a argumenté vendredi Mark Adams, porte-parole du CIO, renouvelant son soutien à Imane Khelif.
 
La boxeuse algérienne est « née femme, enregistrée comme femme, vit sa vie en tant que femme, boxe en tant que femme », a-t-il ajouté. « Ce n’est pas un cas transgenre ».
 
L’abandon éclair jeudi à Villepinte de son adversaire italienne après un violent direct au visage a suscité de vives réactions, jusqu’à Donald Trump et Giorgia Meloni.
 
Dans une interview au tabloid hongrois Bors, sa future adversaire Hamori a dénoncé un combat « injuste », revenant sur des propos précédents où elle avait pris sa défense et disait qu’elle aurait « d’autant plus de mérite à la battre ».
 
En Hongrie, où le Premier ministre ultraconservateur Viktor Orban cible régulièrement la communauté LGBT+ et les questions de genre, l’affaire fait scandale. Les médias pro-gouvernement se réfèrent à Khelif comme si elle était « un homme biologique », désignant les Jeux de « wokeolympics ».
 
En Bulgarie, dont la boxeuse Svetlana Kamenova va affronter dimanche l’autre combattante au coeur de la controverse, la Taïwainaise Lin Yu-ting (-57 kg), le Comité olympique s’est lui aussi indigné de la participation aux compétitions féminines de « représentants de l’autre sexe », selon lui.
 
« Nous sommes inquiets pour la santé des athlètes féminines, car il a été scientifiquement prouvé que les coups portés par les hommes peuvent entraîner des blessures graves et des traumatismes permanents », a déclaré le comité bulgare, annonçant son intention de déposer une plainte formelle auprès du CIO.

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