Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah réaffirme ses menaces envers Israël

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Par la voix de son chef, Hassan Nasrallah, le Hezbollah n’a pas annoncé mercredi de changement dans sa stratégie attentiste adoptée dans sa guerre contre Israël, vingt-quatre heures après l’assassinat du numéro deux du Hamas dans les quartiers sud de Beyrouth, fief du parti chiite pro-iranien.

La puissante milice chiite ne semble pas prête à une escalade militaire face à Tsahal, même si Nasrallah a clairement mis en garde l’État hébreu. «Jusqu’à maintenant, notre posture a été calculée. Cependant, si l’ennemi décide de lancer une guerre contre nous, nos hommes, nos missiles sont prêts. Il n’y aura plus de règles, plus de limites», a-t-il affirmé.

Il a ajouté que le «crime» contre Saleh al-Arouri ne resterait pas impuni, sans donner plus de détails. Dans le passé, déjà, des assassinats ciblés de certains hauts leaders du Hezbollah attribués à Israël n’ont finalement pas été suivis de représailles visibles, le Parti de Dieu et son parrain iranien préférant opter pour des attaques contre des intérêts israéliens, en Europe ou en Asie.

«Israël est sur la voie de la destruction»

Depuis bientôt trois mois, le Hezbollah et l’État hébreu s’affrontent mais dans des limites qui semblent communément admises de part et d’autre. Sitôt la «liquidation» d’al-Arouri connue mardi, les porte-parole israéliens se sont abstenus de déclarer que le Hezbollah et le Liban étaient visés, affirmant que seul le Hamas était l’ennemi de l’État hébreu.

Dans sa dernière intervention de quarante-cinq minutes, Cheikh Hassan Nasrallah a paru se contenter des «résultats» accomplis jusque-là par les groupes palestiniens qui affrontent l’armée israélienne dans la bande de Gaza. «Les 7 et 8 octobre, les Israéliens sont devenus fous de rage, ils ont craint pour leur survie», a déclaré le leader de la puissante milice chiite pro-iranienne.

Nasrallah est revenu sur la posture de son mouvement depuis le début de la guerre à Gaza. Le Hezbollah manifeste sa solidarité avec le Hamas et les groupes palestiniens en ayant lancé 700 opérations contre Israël, a souligné son chef. Mais dans le même temps, la formation chiite semble maintenir ses priorités, à savoir «protéger le Liban» et ses intérêts nationaux, a répété le chef du Parti de Dieu. Celui-ci semble satisfait de voir Israël engagé dans une longue guerre dans la bande de Gaza. Un conflit qui l’affaiblit, s’est-il félicité, en rappelant les divisions au sein de la société israélienne, critique envers son «élite politique». «Israël est sur la voie de la destruction», selon lui.

Hommage au général Soleimani

S’il a rendu hommage à «la résistance» palestinienne, Hassan Nasrallah a surtout rappelé la mémoire son ami, le général iranien Qassem Soleimani, assassiné il y a quatre ans, jour pour jour, par un tir de drones américains à Bagdad aux côtés d’Abou Mahdi al-Mohandes, son adjoint pour l’Irak. Un hommage d’autant plus actuel que deux explosions au cimetière de Kerman, en Iran, où il est enterré, ont tué, mercredi, plus de cent personnes. Un acte «terroriste» aussitôt dénoncé par les plus hauts dignitaires de la République islamique.

Qassim Soleimani était le chef de la Brigade al-Qods, l’unité d’élite en charge des actions extérieures du régime iranien. Parmi celles-ci figure l’aide aux groupes palestiniens, le Hamas et le Djihad islamique. Hassan Nasrallah a rappelé «l’appui logistique» apporté par Soleimani aux formations islamistes palestiniennes, sous forme d’entraînement et de livraisons d’armes notamment.

«Un intérêt commun»

Le leader du Hezbollah a prévu de délivrer un nouveau discours vendredi afin d’approfondir la position de sa formation. «Bien sûr, nous soutenons le droit du Hamas et des Palestiniens afin qu’ils libèrent leurs terres de l’occupation et qu’ils résistent à l’occupation», confiait un cadre du Hezbollah il y a quinze jours. «Est-ce qu’on est en phase ou tenu de participer à tout ce que le Hamas fait? Non, ni de notre côté, ni du leur», ajoutait-il. «L’observateur qui suit la situation de près constate qu’il y a des divergences parfois entre nous, mais nous avons un intérêt commun qui nous réunit et un seul ennemi», Israël.

En fait, le Parti de Dieu a été surpris par l’attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre. Hassan Nasrallah a réaffirmé mercredi que sa formation n’avait pas été prévenue. C’est ainsi que «l’axe de la résistance» à Israël et aux États-Unis, établi ces dernières années par le général Soleimani, fonctionne, a précisé le leader chiite. «Nous ne donnons pas d’ordre, chaque partie (de cet axe, NDLR) prend ses propres décisions», a-t-il précisé, citant les rebelles houthistes au Yémen, qui s’en prennent aux navires commerciaux en mer Rouge, et les milices chiites en Irak et en Syrie, lesquelles attaquent les dernières positions américaines dans ces deux pays.

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