WaterAid : de l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène pour améliorer la scolarisation et le maintien des filles à l’école

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de Aicha, l’Association malienne pour la Sauvegarde du Bien-Être de la Famille (AMASBIF), partenaire local de WaterAid, a désigné une marraine pour chacune des 90 écoles. Il s’agit d’une conseillère qui organise des séances de sensibilisation avec les écolières sur la gestion de l’hygiène menstruelle.

« Quand surviennent les règles, les filles restent à la maison jusqu’à ce que ça finisse », raconte Issaka Sangaré, responsable de la Communication et du Plaidoyer à WaterAid. Une fois, poursuit-il, une écolière m’a raconté comment elle a été victime de raillerie de la part des garçons après la survenue de ses menstrues à l’école. « Grâce à la sensibilisation, aussi bien les filles que les garçons comprennent de plus en plus que les règles sont un phénomène naturel », informe Alamir Barro, chargé du projet SCOFI à l’AMASBIF. Selon Alamir Barro, avant de parler de l’hygiène menstruelle, il fallait déjà régler les problèmes d’infrastructures sanitaires dans les écoles. Ainsi, WaterAid a apporté de l’eau dans les écoles et fait construire des toilettes séparées pour filles et garçons.

Dans le cadre du projet SCOFI, l’école fondamentale Djibril Coulibaly est connectée au château d’eau du village. « Ce n’était pas facile de convaincre tout le monde que l’école devait se connecter au château sans payer. Aujourd’hui, c’est chose faite », se réjouit Koutialaké Diarra, 1er adjoint au maire de Diéna, chargé de l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement (AEPHA). « Sans eau, il n’y a pas d’assainissement donc pas d’hygiène pour les filles », a déclaré le maire AEPHA qui salue une collaboration fructueuse entre la mairie et le Comité de gestion scolaire (CGES) de l’école de Diéna.

L’école… c’est les conditions pour apprendre

« Une école, ce n’est pas seulement l’enseignement. Il faut des conditions pour apprendre », a indiqué Yaya Zorom, directeur de l’école fondamentale 2e cycle I de Yangasso (cercle de Bla). Grâce au projet SCOFI, détaille le directeur, il n’y a plus de file d’attente des élèves devant les toilettes. Mieux, les filles ont des toilettes spécifiquement construites pour la gestion de l’hygiène menstruelle. Actuellement, se félicite Yaya Zorom, il y a plus de filles que de garçons dans mon école. « Et à voir l’engouement des filles depuis la construction des nouvelles toilettes, ça fait vraiment plaisir », raconte-t-il.

« Je m’attendais pas du tout à des toilettes aussi propres », s’étonne André Sogoba, directeur de l’école fondamentale 2e cycle II de Yangasso. Les anciennes toilettes, se souvient le directeur, n’étaient plus que de la dalle suspendue au-dessus d’un trou béant. C’était tellement délabré qu’on empêchait les écoliers d’utiliser ces toilettes. “En plus de l’eau et des toilettes, les kits pour la gestion de l’hygiène menstruelle sont très utiles pour les filles” ajoute le directeur André Sogoba. Et d’expliquer : les filles ne quittent plus l’école pour la gestion des menstrues. En 10, 15 minutes le problème est réglé et l’élève reprend son cours.

« Le projet SCOFI vise les filles, mais dans chacune des écoles, des toilettes pour les garçons ont été aussi construites », a indiqué Drissa Traoré, chargé de programme à WaterAid. Selon lui, les ouvrages physiques sont une première phase dans la mise en œuvre du projet SCOFI. Après, il y aura la phase de sensibilisation à la gouvernance des ouvrages. A termes, le projet permettra de régler le problème de l’accessibilité aux ouvrages, améliorer le taux de scolarisation des filles et apporter le changement de comportement des communautés par rapport à l’hygiène et à l’assainissement.

 

Mamadou TOGOLA

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