
Ouverture d’une enquête
Le communiqué de l’État-major des armées en date du 1er avril précise que l’appareil a touché le sol dans une zone inhabitée au Mali, sans faire de victimes ni de dégâts matériels. Il annonce également l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes de l’incident.
Selon le général de division Oumar Diarra, chef d’État-major général des armées maliennes, cet événement n’entame pas le moral de ses troupes :
« Les forces armées maliennes sont des forces professionnelles et nous avons un grand sens des responsabilités. Nous ne doutons pas, nous n’avons aucun doute dans notre esprit par rapport à la défense de l’intégrité territoriale du Mali. Aucune menace ne nous entravera par rapport à cette mission. Nous n’allons pas nous laisser distraire par les campagnes en cours. Nous allons poursuivre nos missions de recherche et de destruction des terroristes sur l’ensemble du territoire national. Toute personne ou toute organisation qui se mettra en travers de la sécurité et de la stabilité du Mali, nous allons vous combattre. Combattre comme la mission nous a été confiée. »
Le Maroc, partenaire privilégié
Pour Paul Oula, analyste politique, cet incident reflète le déficit de confiance entre Bamako et Alger :
« La relation diplomatique entre le Mali et l’Algérie est marquée par un sentiment de méfiance. Aujourd’hui, les autorités maliennes désapprouvent totalement l’ingérence des autorités algériennes dans la gestion de la crise sécuritaire au Mali. Cette bisbille diplomatique est à la fois latente et perceptible. Cette brouille profite davantage au Maroc, qui ne souffle pas du tout dans la même trompette que l’Algérie depuis les années 60. »
À cause des tensions des derniers mois, le Mali s’est tourné vers le Maroc. Bamako a accueilli du 17 au 19 février 2025 la première réunion de la commission mixte entre le Mali et le Maroc, portant sur la formation, la logistique et la coopération sécuritaire.
Cependant, la crise diplomatique entre Bamako et Alger affecte en partie les échanges commerciaux entre les deux pays, car les marchés des régions du nord du Mali sont majoritairement approvisionnés en produits pétroliers ou alimentaires en provenance d’Algérie.
Parallèlement, on assiste à une poussée des produits marocains sur les différents marchés du pays. En septembre 2024, Rabat avait proposé aux trois pays de l’AES, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, une porte d’entrée aux marchés internationaux.