Sommet de l’UA à Addis-Abeba : Offensive diplomatique du Mali, du Burkina et de la Guinée

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Les samedi 18 et dimanche 19 février s’est tenue dans la capitale éthiopienne, la 36è session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA). En marge de ce sommet, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et ses homologues du Burkina Faso, Olivia Rouamba et de la Guinée, Dr Morissanda Kouyaté, ont séjourné à Addis-Abeba dans le cadre d’une offensive diplomatique conjointe pour plaider la levée de la suspension qui frappe ces trois pays de la sous-région qui traversent des périodes de transition, au niveau de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’UA.

Rappelons que dans le cadre du renforcement des liens d’amitié, de solidarité et de coopération entre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, s’est tenue à Ouagadougou les 8 et 9 février derniers, une réunion tripartite des ministres des Affaires étrangères desdits états. À l’issue de cette rencontre tripartite, les trois pays se sont engagés à renforcer leur partenariat au sein des instances sous-régionales, régionales et internationales. Ils ont déploré les sanctions imposées de façon mécanique qui ne tiennent souvent pas compte des causes profondes et complexes des changements politiques.

Raison pour laquelle, ils ont convenu de mutualiser leurs efforts et d’entreprendre des initiatives pour la levée des mesures de suspension et autres restrictions. Le séjour des ministres des Affaires étrangères des trois pays dans la capitale éthiopienne s’inscrit donc dans le cadre de la poursuite du plaidoyer et de la démarche conjointe entamée par ces trois pays en vue de la levée de leur suspension des activités de ces deux Organisations.

INFORMATIONS ACTUALISÉES- Dès leur arrivée à Addis-Abeba bien avant l’ouverture du sommet des chefs d’État, les ministres des Affaires étrangères des trois pays ont, tour à tour, rencontré leurs homologues de l’Union des Comores, Dhio Dhoulkamal et du Zimbabwe, Frederick Shava. Avec ces personnalités, ils ont déploré la suspension prolongée de leurs pays respectifs en dépit des avancées enregistrées, donné des informations actualisées sur la situation sociopolitique et sécuritaire dans les trois pays. Ils ont ensuite soutenu que le maintien des suspensions constitue une entrave à la mobilisation des appuis régionaux et internationaux multiformes en soutien aux processus de transition politique dans les trois états.

Les personnalités rencontrées ont salué cette initiative et les avancées enregistrées dans les processus de transition et exprimé leur disponibilité à les prendre en compte dans les grilles d’analyse. Les délégations ministérielles des trois pays ont poursuivi les consultations de haut niveau avec le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, président entrant de l’UA, celui de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat et avec le président de la Commission de la Cedeao, Omar Alieu Touray. Mais également avec la ministre des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud, présidente du Conseil de paix et de sécurité de l’UA pour le mois de février 2023, les ministres des Affaires étrangères de pays membres du Conseil de paix et de sécurité et avec l’ambassadeur Bankole Adeoye, commissaire aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’UA.

DEUX POIDS, DEUX MESURES- Lors de ces différentes rencontres, la délégation ministérielle conjointe a donné d’amples informations sur les processus de transition en cours et la situation sécuritaire dans les trois pays. Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée ont réitéré l’engagement de leurs chefs d’état pour un retour à l’ordre constitutionnel dans les délais convenus. Ils ont invité leurs interlocuteurs à avoir une lecture réaliste et pragmatique de la situation tout en sollicitant leur soutien au plaidoyer qu’ils sont en train de mener pour la levée des sanctions prises à l’encontre des trois États par la Cedeao et l’UA. Enfin, ils ont déploré la politique de deux poids, deux mesures dans le traitement au niveau des deux Organisations, des dossiers de leurs pays par rapport à des situations similaires.

Les trois ministres ont saisi cette occasion pour remettre au président de la Commission de l’UA et à celui de la Cedeao, la lettre qu’ils ont co-signée lors de leur rencontre tripartite à Ouagadougou les 8 et 9 février. Par cette lettre, ils ont sollicité la levée de toutes les sanctions prises contre leurs pays. Car selon eux, ces décisions de suspension empêchent la participation des trois pays aux instances statutaires de la Cedeao et de l’UA et particulièrement celles traitant des défis majeurs qui les concernent tels que l’insécurité, les questions humanitaires et de développement économique durable.

Les trois ministres ont aussi relevé que lesdites mesures touchent des populations déjà meurtries par l’insécurité et les instabilités politiques. également, elles privent la Cedeao et l’UA de la contribution des trois pays, nécessaire pour relever les défis majeurs. Sur le plan bilatéral, le ministre Abdoulaye Diop a été reçu en audience par la présidente de la République démocratique fédérale d’Éthiopie Sahle-Work Zewde. Il a également rencontré les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de l’Algérie ainsi que le secrétaire exécutif du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs avec lesquels, il a abordé les questions d’intérêt commun.

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