Respect du calendrier électoral au Burkina, en Guinée et au Mali : Le capitaine Traoré et le colonel Doumbouya confirment, le colonel Goita se fait attendre

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Le chef de l’Etat du Burkina et de la Guinée respectivement, capitaine Ibrahima Traoré et colonel Mamadi Doumbouya ont annoncé publiquement le respect du chronogramme électoral arrêté de commun accord avec leur peuple et entériné par les institutions internationales. Au Mali, la confirmation se fait attendre. 

Au Burkina Faso, des élections générales sont prévues pour se tenir à la fin de la Transition, courant 2024. A l’issue d’une audience avec le capitaine Ibrahim Traoré, lundi 13 février 2023, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dit avoir reçu des assurances du président de Transition que les élections seront tenues à bonne date.

« Nous avons reçu de la part du Chef de l’Etat, ses encouragements. Il nous a rassuré de son soutien et des efforts qui sont faits actuellement dans notre pays pour créer un climat sécuritaire favorable à la tenue d’élections libres, transparentes et équitables », a indiqué Elysé Ouédraogo.

La Charte de la transition, signée le 14 octobre 2022 par le président Traoré, prévoit l’organisation d’élections générales, au terme d’une période de 24 mois à compter du 2 octobre dernier.

La promesse du capitaine Ibrahim Traoré intervient à un moment où plusieurs personnes, accusées de lui être proches, appellent à ne pas tenir d’élections.

De l’autre côté, en Guinée, l’homme fort de Conacry, le colonel Mamadi Doumbouya a mis « en garde contre le glissement du chronogramme ».

Le « cobra » de Conakry redoute ainsi des manœuvres de certains de ses collaborateurs tendant à proroger indéfiniment la durée de la Transition ? », Écrit nos confrères guinéens. Pour eux, le colonel Doumbouya « aussi, semble particulièrement se soucier du respect du délai imparti pour le retour à l’ordre constitutionnel. Au point qu’il exige de ses collaborateurs un compte-rendu hebdomadaire du processus de mise en œuvre des actions planifiées ». Parce qu’à ses yeux, « il n’est pas question qu’on aille au-delà des 24 mois conclus avec la CEDEAO. Pas un jour de plus », aurait insisté le colonel Doumbouya.

Mettant en garde son entourage Mamadi Doumbouya a assuré les guinéens et la communauté internationale que le « pacte conclu avec la CEDEAO sera honoré ». « Il a donné sa parole au peuple de Guinée et il ne reviendra pas là-dessus. Il a été clair, pour lui, s’il y a un jour de plus c’est quelqu’un d’autre qui devra la conduire », a ainsi rapporté ce jeudi le porte-parole du gouvernement.

Et pour s’assurer de faire respecter ses engagements vis-à-vis des Guinéens et de la communauté internationale, il exige du directeur de cabinet de la présidence, du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation ainsi que du  ministre du Plan et de la Coopération internationale, un rapport hebdomadaire sur le processus de mise en œuvre du chronogramme.

Le président de la Transition de Guinée a rendu public un décret, fixant les attributions et définissant la composition du Comité de suivi-évaluation du chronogramme de la Transition. Un décret qui à priori participe également des dispositions d’encadrement de la mise en œuvre du même chronogramme.

Au Mali, les autorités n’ont jusque-là pas dit si les élections ne se tiendront pas aux dates prévues. Pour certains observateurs, à l’allure où vont les choses, le respect du délai imparti sera l’équation à résoudre en ce sens que les instruments en charge de préparer les élections ont du mal à se mettre véritablement en place. Il s’agit des démembrements de l’AIGE, du découpage électoral, des cartes d’électeurs (carte biométrique sécurisées), de la révision des listes électorales…

Cette crainte fait que plusieurs formations politiques ou groupements politiques rappellent aux autorités de la transition du Mali, le respect de leur engagement. Car, selon un observateur « on apprécie une personne, un gouvernement selon la parole donnée »

Rappelons que les premières élections sont programmées pour se tenir en mars prochain (referendum) suivies des municipales (juin 2023) ainsi que les législatives et la présidentielle (2024).

Mohamed Keita 

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