Jugeant les premières nominations de Donald Trump suite à son élection à la présidentielle américaine du 5 novembre dernier, Rama Yade, qui dirige le département Afrique du Think tank américain Atlantic Council, estime que le successeur de Joe Biden «se concentrer[a] d’abord sur le désengagement américain des crises internationales».
«La transition en cours permet de se faire une idée de la direction que prendra Donald Trump. Alors qu’il n’est pas encore en fonction- ce qui sera le cas le 20 janvier 2025- il a déjà désigné son futur gouvernement avec Marco Rubio comme secrétaire d’État, Hegseth à la Défense, s’il passe le cap de la nomination, un envoyé spécial pour l’Ukraine, le général Keith Kellogg, son conseiller pour le Moyen-Orient, Massad Boulos. […]», indique-t-elle dans un entretien accordé au journal Le Soleil.
L’ancien ministre français d’ajouter : «Sur le plan économique, la logique du « America first » semble l’emporter avec la hausse des droits de douane annoncés pour se protéger de la concurrence chinoise et européenne. On peut se demander ce que deviendra l’Agoa, ce système de tarifs préférentiels dont bénéficient les pays africains depuis 25 ans et qui doit être rediscuté en 2025.»
Conséquemment, l’auteure de l’ouvrage « Les leçons de l’Amérique : Nation et puissance » pense que «la logique transactionnelle de la future administration devra amener les Africains à ne rien attendre de particulier de Trump, mais [celle-ci devra] les conduire à changer leur approche en valorisant leurs atouts et en privilégiant la négociation dans une relation plus équilibrée, gagnant-gagnant. […]».