Politique : Un Mali qui monte un grand désir de renouveau

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En dépit des évènements extrêmement tumultueux de ces derniers temps, notre pays monte un grand désir de renouveau. Le Mali a sans doute le potentiel d’être l’une des réussites de l’Afrique. Riche en opportunités d’investissement dont certaines restent encore à explorer, son potentiel économique est évidemment vaste.

Il possède des actifs miniers de classe mondiale, de l’un des plus importants gisements de minerai de fer, de bauxite, et bien sûr, d’or. Le secteur minier continue d’être un domaine d’investissement très rentable bien que d’autres minéraux tels que le lithium, l’uranium, le phosphate, le manganèse, le calcaire, le marbre et les diamants sont encore sous-développés et offrent un potentiel certain pour les investisseurs.

Ses bassins sédimentaires réunissent toutes les conditions pour exploiter un jour les vastes ressources énergétiques inexploitées comme le pétrole et le gaz. Bien qu’étant le plus grand producteur et exportateur de coton en Afrique, près de 70 % de ses terres arables potentielles ne sont pas encore cultivées, et ses sols et son climat sont parfaits pour la culture du fonio, du blé, du maïs, du mil, du riz, etc., et en faire de nouveau le grenier de la sous-région.

L’industrie des fruits et légumes offre également un potentiel considérable, comme en témoigne le succès de la production et de l’exportation de mangues et de beurre de karité. Les graines oléagineuses offrent un potentiel considérable d’investissement. Un règlement de l’Union européenne autorisant l’utilisation du beurre de karité dans la fabrication du chocolat a maximisé le potentiel d’exportation de ce produit sur les marchés européens. Le Mali est le premier producteur et exportateur de bétails de la sous-région et ses fleuves et rivières sont riches en espèces de poissons. L’image du Mali est culturelle.

Son histoire, sa culture, son art et sa musique ont sans nul doute une portée universelle que matérialisent beaucoup de ses sites prestigieux. Le tourisme culturel au Mali recèle un vaste potentiel. Les parcs nationaux du pays, les cités historiques (les villes anciennes de Djenné – Djenné Djeno, Hambarkétolo, Kaniana et Tonomba -, Sangha, les Falaises de Bandiagara, Tombouctou, Gao, Sikasso, Kurukan Fuga à Kangaba, fort de Médine, etc.) et les sites archéologiques, la biennale artistique et culturelle, l’art Touareg et l’architecture nomade embellissant les magnifiques paysages du désert sont autant de fabuleuses attractions. En effet, la culture malienne peut être un instrument solide dans l’ingénierie pour le développement du pays.

Le Mali jouit de solides liens à travers le monde qui le lient économiquement aux pays de la sous-région, à l’Amérique, à l’Asie et à l’Europe par sa grande diaspora. Sa situation géographique privilégiée et stratégique – borde sept États – contribua historiquement à favoriser le commerce dans la sous-région. Et, il a une riche tradition d’ouverture culturelle et d’excellence académique, avec l’une des plus anciennes bibliothèques d’Afrique et les plus hauts niveaux de tolérance religieuse et d’intégration parmi les chrétiens et les musulmans de tous les pays du monde. Pourtant, malgré tout son potentiel, le Mali est l’un des pays les moins développés du monde et ses indicateurs socio-économiques, quoique orientés dans la bonne direction, restent bien en dessous du bon niveau.

La qualité de la gouvernance économique du Mali varie considérablement selon que vous le regardez d’un point de vue macro ou micro. En tout état de cause, pour satisfaire ce désir de renouveau, il faut redéfinir les missions et rapidement engager des réformes pour améliorer la gouvernance, aider le pays à opérer une transition vers de meilleures institutions et remédier aux défaillances de l’État qui freinent le progrès.

La crise politique et financière qui retarde le renforcement de la croissance suscite aussi beaucoup d’interrogations sur le fonctionnement et l’avenir de notre système de gouvernance actuel ainsi que des craintes sur son coût économique et social. Dans les semaines et les mois à venir (DLV), et à travers nos Dantigε ni Baro (concertations et conversations) avec vous, nous allons apporter une analyse économique des causes profondes de la crise, détailler les transformations de nos institutions politiques, économiques et financières et leurs liens avec la situation actuelle, examiner en détails le passage de la crise économique et financière, proposer des pistes de réflexions sur les mesures à prendre, aussi bien celles qui seraient souhaitables que celles qui sont réalistes afin qu’ensemble nous puissions déterminer les voies à suivre et les moyens à mettre en œuvre  pour atteindre nos objectifs de bonne gouvernance et de développement durable.

 

Cheick Boucadry Traoré

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