Quatre soldats nigériens ont été tués jeudi dans une attaque contre leur position par des hommes armés sur une centaine de motos dans la région de Maradi (centre-sud) près du Nigeria, ont indiqué vendredi la télévision publique et des sources locales.
« Vers 06H00 (05H00 GMT), des individus armés venus en grand nombre sur une centaine de motos ont attaqué la position des gendarmes de l’Opération antiterroriste +Faraouta bouchia+ (la chasse au porc-épic) à Bassira », un village proche du Nigeria, a affirmé à l’AFP un élu local.
Selon la télévision publique nigérienne, l’attaque a « fait quatre morts et deux blessés parmi les Forces de défense et de sécurité (FDS) ». Une femme a également été « blessée par une balle perdue ».
« Après une heure d’échanges de tirs », les FDS ont « repoussé » les assaillants qui ont réussi « à emporter leurs morts et leurs blessés », en abandonnant trois motos, des appareils de communication et des munitions, d’après la télévision.
« C’est une attaque inédite dans la zone » où des hommes armés habituellement qualifiés de « bandits » visent « souvent des civils », avec des enlèvements contre des demandes de rançons, des attaques de commerçants et des razzias de bétail qu’ils conduisent au Nigeria, a confié à l’AFP un élu local.
« Nous n’avons plus affaire à des voleurs de bétail (…) cette attaque lâche et barbare ne doit pas rester impunie », a déclaré à la télévision Issoufou Mamane, le gouverneur de la région de Maradi, qui s’est rendu sur les lieux de l’attaque.
L’attaque est survenue à proximité de sites abritant des réfugiés nigérians qui fuyaient les exactions de ces bandes armées opérant depuis des années le long de la frontière nigériane, a-t-il expliqué.
La région de Maradi compte actuellement plus de 46.000 réfugiés nigérians, selon les chiffres officiels.
La frontière entre le Niger et le Nigeria est devenue un « sanctuaire » des bandes armées implantées au coeur d’une forêt dense, selon les autorités du Niger.
Les armées des deux pays avaient mené des opérations conjointes pour tenter d’endiguer le phénomène.
Les deux Etats doivent aussi faire face aux combattants de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).