Dans son communiqué, l’Etat-major des Forces armées maliennes (Fama) souligne avoir défait des groupes armés accusés d’imposer des rackets sur les populations locales, notamment en établissant des postes de contrôle non autorisés sur les axes routiers.
Selon les informations recueillies par la DW, l’armée malienne, appuyée par les supplétifs russes de l’Africa Corps (ex-Wagner) est effectivement entrée dans la ville d’In-Afarak, ce dimanche (21.07.24), et en a pris le contrôle pendant plusieurs heures.
Cette opération est importante pour Bamako parce qu’elle démontre la capacité de l’armée malienne depuis la prise de Kidal et de Tasselit. Elle porte aussi un sérieux coup aux groupes armés rebelles du Nord.
Pas de contrôle prolongé
Mais selon nos sources, on ne peut pas réellement parler de prise de contrôle d’In-Afarak, car les groupes armés ont fui vers la frontière et quand l’armée malienne est repartie, les rebelles qui s’étaient retranchés à la frontière algérienne sont revenus.
En d’autres termes, ce ne sont pas des zones de contrôle, mais plutôt des « espaces de rayonnement » qui sont une entrave aux activités des groupes armés.
« Ils ont fait la même chose à Baibara qui est un fief d’Al-Qaïda. Ils ont envoyé de petits convois, entre deux et quatre voitures de Wagner, et le reste de l’armée malienne. Ils ont subi neuf attentats en 48h, puis ils sont repartis. Donc ils empêchent, ils dérangent, mais ils ne contrôlent pas le territoire. Donc c’est une entrave réelle, c’est une capacité de rayonnement réelle, mais on ne parle pas de contrôle territorial », a expliqué Wassim Nasr, journaliste chercheur sur les groupes armés dans le Sahel, à la DW.
C’est donc un gain important face aux groupes rebelles du Nord, mais pas face aux djihadistes. Parce que ces derniers sont de plus en plus actifs dans le centre du Mali, dans la région de Sikasso qui continue d’échapper à l’armée malienne.
Massacres de populations à Dembo
Dimanche, une trentaine de personnes ont été tuées dans le village de Dembo, dans la commune de Dimbal, près de Bankass, dans le centre du pays. Des tueries qui n’ont pas été revendiquées, mais toutes les sources locales attribuent l’attaque au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à Al-Qaïda, qui impose sa loi dans de nombreux villages du centre du Mali et mène des attaques récurrentes dans la région.
Joint par la DW, Oumar Tessougué, le président de la jeunesse de Dimbal, explique que les populations sont abandonnées par les autorités après l’attaque survenue à Dimbo.
« Le village à tendance à se vider vers Dimbal. Les populations n’ont pas d’espoir. Personne n’est venueà leur secours, ils sont laissés à eux-mêmes jusqu’à ce que les terroristes tuent 26 personnes de leur village. Donc ils sont prêts à quitter le village, s’ils ne l’ont pas déjà fait », a déclaré Oumar Tessougué à la DW.
Parmi la trentaine de victimes, on dénombre quatre chasseurs traditionnels dozos, qui tentent de protéger les populations contre les incursions djihadistes.
Groupes djihadistes présents au Mali
Il faut savoir qu’il y a deux principaux groupes djihadistes actifs au Mali qui sont des groupes transfrontaliers, donc actifs également au Niger et au Burkina Faso.
Les deux groupes sont Al-Qaïda et le Jnim, affilié à l’Etat islamique. Celui-ci est actif dans la zone de Menaka. Tout le reste du territoire, donc le Nord, le Nord-ouest y compris la région de Tombouctou, le centre et le sud à Sikasso, c’est Al-Qaïda qui est actif.
Mais avec la porosité des frontières, lorsqu’un groupe est actif au Mali, il l’est aussi au Burkina Faso, au Niger, au Bénin et dans le nord du Togo.
Auteur: Bob Barry
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