La période de la transition malienne semble devenir une réelle préoccupation par le fait des actes de répression violente de certains soutiens de circonstances. Par ailleurs, ces derniers n’hésitent plus à vandaliser des lieux de rencontres où des expressions plurielles y sont permises et ce, malgré des positions politiques différentes sur la gestion des affaires publiques. C’est ainsi que les locaux de la maison de la presse ont été vandalisés la semaine dernière. Le président du CNID “Faso yiriwa ton” s’est rendu dans les lieux pour apporter tout son soutien aux hommes des plumes éprouvés.
Cependant, au-delà des tentatives de musellement des pouvoirs publics à l’endroit des hommes de médias traduisant par la suspension temporaire d’une radio de la place, le cas des thuriféraires de la transition est de plus en plus inquiétant. Car l’enjeu de par sa teneur serait aveugle, insignifiant et peu prometteur quant à l’avenir des jeunes, servis comme boucliers politiques. À cet effet, la moindre manifestation de toute idée contradictoire à celle des tenants du pouvoir est taxée d’apatride et réprimée par la violence d’autant que le Mali, embourbé dans des crises politico-sécuritaire et institutionnelle aurait mieux à faire que de s’inscrire dans des actes de recul démocratique. Pour rappel, le symbole de la liberté d’expression a été saccagé la semaine dernière par quelques jeunes visiblement commandités par des mains invisibles. Ces actes interviennent à la suite d’un point de presse tenu par les responsables des regroupements des partis politiques dont le très controversé Issa Kaou N’Djim qui en un moment donné, était un fervent défenseur du régime en place avant de tourner le dos en tirant à boulets rouges sur la gestion actuelle du président de la transition. Certainement, cette attitude apparaissant selon certains, ambiguë aurait suscité ces jeunes à boycotter cette rencontre de manière violente d’autant qu’il ne s’agirait pas de la position de la personne contestée, mais de sauvegarder les acquis démocratiques reconquis dans le sang. En outre, dans le registre de condamnations, beaucoup d’acteurs politiques se sont fait entendre en leur manière et ce, malgré des perceptions différentes de la scène dont la sortie de la vidéo au vitriol se répand comme une traînée de poudre. C’est dans ce contexte bien particulier que le président du Congrès national d’initiative démocratique CNID ” Faso yiriwa ton”, Me Mountaga Tall s’est rendu dans les locaux de la maison de la presse pour témoigner symboliquement à travers des gestes, sa solidarité et son accompagnement à l’endroit des hommes de médias. Pour lui, ” la maison de la presse doit être protégée car ajoute Me Tall, celle-ci constitue ” un rempart irremplaçable mis en cause”. Il indique aussi que c’est le rôle et le devoir de tous les maliens de venir dire non pour que ces actes ne se reproduisent plus et invite les autorités à mener des enquêtes devant situer les responsabilités. Pour certains analystes politiques, les autorités de la transition ne devraient pas seulement se limiter au simple mot d’enquêtes puisqu’elles sont toujours déclarées ouvertes mais pas de suite probable. Surtout, ajoutent-t-il, pour qui connaît la liste d’actes d’atteintes à la liberté d’expression et d’enlèvements des journalistes dans leurs métiers respectifs, les dossiers relatifs aux procédures d’enquêtes déclenchées par les pouvoirs publics semblent dormir toujours dans les tiroirs. Enfin, faire recours à l’exercice de la pensée unique ne saurait être la solution de la crise actuelle que connaît le Mali et toutes les sensibilités sociopolitiques sont obligées à se faire entendre autour de l’essentiel et ce, dans le respect des choix des idées et d’opinions diverses, facteur de cohésion sociale et du développement tant souhaité.