Il y a quelques heures, le Tchad, dernier pays sahélien à abriter des forces françaises, a annoncé mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense et de sécurité avec Paris.
Une annonce faite par le biais d’un communiqué publié sur la page Facebook du ministère tchadien des Affaires étrangères – un communiqué dans lequel le chef de la diplomatie tchadienne Abderaman Koulamallah parle de « tournant historique » et affirme qu’« il est temps pour le Tchad d’affirmer sa souveraineté pleine et entière et de redéfinir ses partenariats stratégiques, selon les priorités nationales ».
Un peu plus loin, on peut lire encore que « le gouvernement tient à souligner que cette décision ne remet en aucun cas en question les relations historiques et les liens d’amitié entre les deux nations ». Pas de précision en revanche sur la date d’un éventuel retrait des troupes françaises.
Du côté de Paris, pas de réaction pour le moment. Il faut dire que le communiqué est sorti quelques heures seulement après le passage, au Tchad, du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Une visite qui n’avait a priori rien à voir puisqu’elle visait plutôt à prendre la mesure de la crise humanitaire provoquée par la guerre au Soudan voisin.
Le Sénégal se détache également
Les nouvelles autorités à Dakar semblent elles aussi vouloir s’éloigner militairement de la France. Dans un entretien donné jeudi (28.11.2024) à des médias français, le président Bassirou Diomaye Faye a indiqué que Paris allait devoir fermer ses bases militaires au Sénégal. « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de base militaire » a-t-il notamment déclaré à l’Agence France Presse.
Le président sénégalais qui déclare par ailleurs avoir reçu hier une lettre d’Emmanuel Macron dans laquelle le président français reconnaît que les forces coloniales ont commis un « massacre » contre des tirailleurs africains, en 1944, près de Dakar, dans le camp de Thiaroye. Bassirou Diomaye Faye a salué un « pas important » vers la vérité et ce quelques jours avant les commémorations, dimanche, du 80ème anniversaire de la tuerie.
Auteur: La rédaction francophone