
Les assises sur la gouvernance dans le secteur minier en République démocratique du Congo sont une rencontre nitiée par la société civile.
Elles ont rassemblé durant deux jours une centaine de participants et différents ministères à Kinshasa et ont été l’occasion de rappeler qu’en dépit de la richesse de leur sous-sol, les Congolais en profitent peu. Mais au-delà de ce constat, aucune décision concrète n’a été annoncée pour y remédier.
Organisé par le Comité de crise pour la paix et la sécurité en RDC, l’atelier a rassemblé des acteurs de la société civile provenant de différentes provinces du pays, ainsi que des représentants du gouvernement congolais.
Les minerais stratégiques comme le coltan, le cobalt et l’étain ont souvent été cités comme étant l’une des causes, sinon la cause majeure, des conflits armés qui secouent le pays depuis une trentaine d’années, notamment dans l’est du territoire.
Le secteur minier représente en effet une part essentielle des exportations et du budget de l’Etat.
En 2025, le gouvernement congolais prévoit une contribution d’environ 30% du secteur minier aux recettes publiques, à hauteur de 16,9 milliards de dollars.
Pourtant, en 2024, près des trois quarts des Congolais vivaient avec moins de 2,15 dollars par jour.
Environ une personne sur six vivant dans une extrême pauvreté en Afrique subsaharienne habite par ailleurs en République démocratique du Congo.
Patient Bashombe, coordinateur du Comité de crise pour la paix et la sécurité en RDC, plaide pour une meilleure répartition des bénéfices miniers. « Au sein de la société civile, nous avons travaillé sur une politique nationale pour la cohésion sociale et la lutte contre les inégalités sociales. A l’issue de ces assises, nous allons proposer des recommandations au gouvernement », explique-t-il.
L’Allemagne, par l’intermédiaire de la GIZ, l’Agence pour la coopération internationale, investit dans la même optique : celle d’associer les communautés riveraines des mines à l’exploitation légale de celles-ci.
Magnus Schmid, coordonnateur du cluster mines de la coopération allemande, était également présent à la rencontre de Kinshasa :
« Je pense qu’avec la société, avec les entités publiques, par exemple les ETD qui sont les entités territoriales de décentralisation, nous avons un très bon partenariat. Et avec la société civile, on peut développer les communautés autour des mines. »
Face au trafic de minerais de l’est de la RDC vers le Rwanda, le coordinateur du cluster mines de la GIZ insiste aussi sur la nécessité de mettre en place un système de traçabilité des produits miniers.
Enfin, les participants à ce forum sont censés avoir défini des stratégies pour renforcer la lutte contre l’exploitation et le commerce illicites des minerais. Mais celles-ci n’ont pas été rendues publiques et devraient être transmises au gouvernement.