À l’extérieur du tribunal de Tel-Aviv, des partisans du premier ministre scandaient «Netanyahou, le peuple te soutient», tandis que des opposants criaient «Bibi en prison».
Entendu mardi pour la première fois lors de son procès pour corruption, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a qualifié de «ridicules» les accusations portées contre lui. Benyamin Netanyahou est le premier chef de gouvernement israélien en exercice à être jugé au pénal. Il est poursuivi pour corruption, fraude et abus de confiance. À la barre, il a lancé: «il n’y a pas de corruption, pas de fraude. C’est juste ridicule». Puis il a passé une partie de son temps à fustiger les médias.
Cette audience a marqué la reprise du procès qui s’est ouvert en mai 2020. Il avait été interrompu par la guerre dans la bande de Gaza, Benyamin Netanyahou ayant déposé plusieurs demandes de report en invoquant les hostilités déclenchées par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, et toujours en cours. Lors de l’audience mardi, Benyamin Netanyahou a répondu aux accusations et aux témoignages le visant, notamment d’anciens proches collaborateurs.
À l’extérieur du tribunal de Tel-Aviv, des partisans du premier ministre scandaient «Netanyahou, le peuple te soutient», tandis que des opposants, qui organisent des manifestations contre lui depuis des mois, scandaient «Bibi en prison», le surnom du premier ministre, a constaté une journaliste de l’AFP. Interrogé sur son sentiment vis-à-vis des accusations, il a répondu: «Dire que c’est une goutte d’eau dans l’océan serait exagéré, mais je suis occupé par des questions importantes à l’échelle mondiale».
260.000 dollars
Dans la première affaire, Benyamin Netanyahou et son épouse, Sara, sont accusés d’avoir accepté pour plus de 260.000 dollars de produits de luxe (cigares, bijoux, champagne) de la part de milliardaires, notamment du producteur hollywoodien d’origine israélienne Arnon Milchan et l’homme d’affaires australien James Packer, en échange de faveurs politiques.
Dans la deuxième, le premier ministre est poursuivi pour avoir tenté de négocier une couverture plus favorable de la part d’Arnon Mozes, éditeur du quotidien Yedioth Aharonoth, premier quotidien national payant, en échange de la promesse d’une loi qui aurait entravé la circulation du journal gratuit Israel Hayom, un titre populaire en Israël.
Dans le dernier dossier, Benyamin Netanyahou est accusé d’avoir tenté de faciliter une fusion souhaitée par un ami proche, Shaul Elovitch, alors actionnaire majoritaire de Bezeq, le plus grand groupe de télécommunications du pays, en échange d’une couverture favorable de sa politique sur le site web d’information populaire Walla, également propriété de Shaul Elovitch.
Les détracteurs de Benyamin Netanyahou voient dans la tenue du procès l’occasion que justice soit enfin rendue contre un homme politique prêt à tout pour rester au pouvoir. Ils affirment également que le premier ministre a utilisé la guerre en cours depuis 14 mois comme prétexte pour échapper à un jugement qui a toutes les chances de le reconnaître coupable.