
Dans une région marquée par l’insécurité croissante, une commune malienne se distingue par une initiative locale de sécurité communautaire.
Une zone minière à risque
La région de Sikasso, dans le sud du Mali, est confrontée à des menaces sécuritaires persistantes : attaques terroristes, conflits intercommunautaires, criminalité. Au cœur de cette zone instable, la commune de Finkolo Ganadougou, à 60 km de Sikasso, a su organiser une riposte locale. Composée de 18 villages et un hameau, cette commune à forte activité minière est devenue une zone à risque, cible potentielle d’acteurs malveillants attirés par les ressources locales.
L’initiative d’auto-sécurisation
Face à l’absence courante de l’armée, les habitants ont choisi de ne pas attendre l’intervention de l’État. Depuis plusieurs années, ils se sont organisés pour assurer eux-mêmes leur sécurité. « Nous faisons cela depuis des années. Depuis le début de l’initiative, les risques sont devenus minimes, voire inexistants », explique M. Kalidou Togola, maire de la commune, lors d’une enquête réalisée en décembre 2024, à l’occasion de la 3e tournée régionale de l’Union des Journalistes Reporters du Mali (UJRM).
Jeunes, anciens, et même enfants participent aux patrouilles, aux veilles nocturnes, et aux mécanismes de signalement. Toute personne étrangère non identifiée est rapidement signalée.
Une vigilance permanente
« Nous avons demandé à la population de nous informer dès qu’un étranger inconnu est repéré. Ensuite, nous menons des vérifications avant d’en référer aux autorités compétentes », ajoute le maire.
Mais cette efficacité repose sur la mobilisation collective, notamment celle des jeunes. Et c’est là que réside une fragilité : que se passera-t-il lorsque cette jeunesse ne sera plus là, ou si les menaces évoluent ?
L’appel à l’État
L’initiative est admirable, mais elle ne peut reposer indéfiniment sur la seule volonté des citoyens. L’État doit anticiper, en prévoyant des alternatives durables : présence militaire accrue, formation des jeunes aux techniques de sécurité, ou mise en place de postes de sécurité dans les communes sensibles.
Conclusion
Finkolo Ganadougou montre qu’une communauté organisée peut agir efficacement face à l’insécurité. Mais pour que cette résilience locale perdure, elle doit être accompagnée et soutenue par des moyens étatiques solides.