Femmes veuves et héritage : Bon nombre de ces femmes ignorent l’existence des organisations des droits humains

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Nous vivions, il y a quelques siècles, dans un monde phallocratique, c’est-à-dire, un monde fortement dominé par les hommes sur les femmes. Ce mépris à l’égard du sexe faible depuis des temps immémoriaux était considéré pour d’autres comme une punition divine. Les femmes n’avaient pas les mêmes  statuts que les hommes. Elles étaient privées de leurs droits fondamentaux d’ordre social, économique et surtout matrimonial. Si le mariage et le divorce sont pour des deux sexes des droits, il en va de même que le droit aux largesses  de l’heritage pour les deux conjoints. Au Mali, si l’accès  à l’héritage est facile pour les hommes, les femmes notamment  celles qui ont perdu leurs conjoints n’arrivent pas à tirer leur épingle du jeu. Face à cette injustice à l’égard des femmes veuves que nous avons prêté nos stylos à trois vieilles femmes veuves qui nous raconte  leur calvaire.
Dans beaucoup de pays comme le nôtre,  les femmes restent encore un être inférieur et marginalisé plus particulièrement  les femmes veuves qui, pourtant, ont consacré  toute leur vie à accompagner leurs maris dans les pires moments comme dans les bons. On rencontre très souvent blotties dans les coins de la famille si elles ont encore eu la chance sinon on les rencontre errer dans les rues comme une bête égarée. Pourquoi sont-elles ? La réponse : c’est parce qu’elles ont été purement et simplement chassées  de leurs familles. Pour en savoir davantage, voici le témoignage de trois femmes que nous avons rapprochées.
La première femme veuve avec nous avons pu être en contact s’appelle  I Dicko. Mère  de 5 garçons. Elle dit avoir perdu  son mari il y a dix ans. 《 Mon mari n’était pas aussi riche, il vivait à l’abri du besoin. Nos enfants mangeaient à leur faim et étaient tous dans les écoles privées 》, nous raconte-t-elle avant d’ajouter qu’elle a fini par transférer tous ses enfants dans l’école publique par faute de moyens. 《 On ne trouve même plus à manger trois fois par jour à plus forte raison payer les frais de scolarité de mes enfants. La famille de mon feu époux s’est débarrassée de moi et de mes  5 enfants tout en me traitant d’une femme 《 porteuse de malheur 》, renchérit-elle.
La seconde femme veuve s’appelle M Doumbia.  Elle est mère de 2 garçons et 3 fille. M DOUMBIA vit à Bamako Zerni. D’après ce qu’elle nous a rencontré, elle a perdu son conjoint en 2021. 《 Tout ce que mon mari nous a laissé est une maison en construction. Je vis aux crochets de mes frères, sans eux je ne savais pas comment vivre. Les frères de mon mari m’ont averti que je suis dans cette maison avant qu’il ne me jettent dehors un jour. Je suis à l’attente de ce jour si triste avant de rejoindre mes frères si j’ai la chance ou emprunter les rues dans le pire des cas 》, nous a-t-elle confié.
Enfin, nous avons pu rencontrer cette vieille dame au fin fond de Kabala. Il s’agit de F D. Elle a 21 ans de mariage stérile. 《J’ai fait à près 21 ans de vie conjugale avec mon mari qui est décédé il y a 5 ans. Je n’ai pas eu d’enfants mais mon époux était très riche. On m’a chassée de la propre maison de mon mari. Quellqu’un qui a été chassé de la maison de son époux ne peut pas prétendre à  l’héritage. J’ai aussi rencontré beaucoup de femmes qui sont dans la même situation que moi mais qui ne savent pas où se vouer 》, regrette Mme F D.
En somme, il faut noter que les femmes  veuves vivent un véritable enfer par faute d’accompagnement car la plupart d’elles ignorent l’existence des organisations des droits humains et la justice. C’est  à la justice  et aux défenseurs des droits humains de descendre dans les tanières pour découvrir beaucoup de femmes comme F D.
YOUBA DOUMBIA.

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