Espagne: Nkono, Eto’o, Ronaldo, Vinicius… la Liga entachée par les cas de racisme

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Les insultes racistes proférées dimanche par le public du stade de Valence à l’encontre du Brésilien du Real Madrid Vinicius ont réveillé de mauvais souvenirs pour le football espagnol, éclaboussé par plusieurs affaires similaires ces 40 dernières années visant notamment Samuel Eto’o, Ronaldo ou Dani Alvés.
 
Thomas Nkono et les insultes du Camp Nou
Légende du Cameroun, mais quasi inconnu en Espagne à son arrivée à l’Espanyol Barcelone en 1982, Thomas Nkono est victime d’insultes, de chants racistes et de jets de bananes au Camp Nou lors du derby face au Barça.
 
« Le plus drôle, c’est qu’une partie du stade me traitait de tous les noms, pendant que l’autre partie les sifflait pour qu’ils arrêtent. Moi j’ai toujours pris ça comme un défi », a récemment raconté Nkono dans un entretien au journal en ligne espagnol El Confidencial.
 
Hiddink et le drapeau nazi
Lors de l’échauffement avant un Valence-Albacete en 1992, l’entraîneur valencien Guus Hiddink remarque un drapeau nazi accroché devant un gradin occupé par des supporters d’Albacete.
 
Il demande à un employé du club de le retirer et menace de ne pas commencer la rencontre tant que la croix gammée est visible.
 
« Quand je vois ce genre de choses, je ne peux pas me taire », réagira le technicien néerlandais.
 
Kameni et les cris de singe
Compatriote et successeur de Nkono à l’Espanyol Barcelone, Idriss Carlos Kameni est à son tour la cible de cris de singe de la part d’une partie du public de Saragosse en 2004.
 
« Mon pire moment », a commenté le gardien de but à la radio Cadena Ser en 2017. « On gagnait 1-0 et ils m’avaient traité de tout. Même l’arbitre m’avait demandé si je me sentais assez bien pour continuer à jouer. Je ne savais même plus où j’étais, mais j’ai trouvé la force pour continuer à jouer ».
 
Cet incident ne sera pas isolé: cinq mois plus tard, Kameni sera victime de jets de bananes au stade de l’Atlético Madrid. « Quand une personne vit quelque chose comme ça, elle peut rentrer chez elle et se suicider. Personne ne peut imaginer ce que j’ai vécu », a confié Kameni à la chaîne Movistar en 2020.
 
Ronaldo et la bouteille d’eau
En mars 2005, l’attaquant brésilien du Real Madrid Ronaldo lance une bouteille d’eau en direction des tribunes de Malaga après avoir été victime d’insultes racistes.
 
Quelques jours auparavant, dans ce même stade, l’attaquant costaricien de Malaga Paulo Cesar Wanchope avait frappé un supporter de son club qui avait proféré des cris de singe.
 
Samuel Eto’o: « Je ne joue plus » 
Les cinq années passées par la légende camerounaise Samuel Eto’o au FC Barcelone (2004-2009) sont jalonnées d’incidents racistes, comme lorsque l’attaquant lance le ballon vers le public de Getafe en 2004 après avoir été victime de cris de singe.
 
Deux semaines plus tard, contre Albacete, Eto’o est à nouveau victime d’insultes racistes. En 2005, l’attaquant camerounais célèbre un but en parodiant un singe.
 
Et en 2006, victime d’insultes racistes à Saragosse, Eto’o décide d’abandonner le terrain alors qu’il s’apprête à tirer un corner. « No juego mas ! » (« Je ne joue plus ! »), dit-il à l’arbitre, qui tente de le convaincre de répondre en restant sur le terrain. Après l’intervention de plusieurs personnes sur la pelouse, Eto’o revient sur ses pas et le match s’achève. Quelques jours plus tard, la fédération espagnole sanctionne le club du Real Saragosse d’une amende de 9.000 euros.
 
Dani Alvés et la banane
En avril 2014, le latéral du Barça Dani Alvés est à son tour victime d’un incident à Villarreal. Juste avant de frapper un corner, il est visé par un jet de banane. Il décide d’éplucher le fruit et de croquer dedans en guise de réponse, avant de frapper le ballon comme si de rien n’était.
 
Le club de Villarreal écope de 12.000 euros d’amende et choisit de fermer pour un match la tribune en question.
 
 « Nous sommes tous Williams »
En 2020, l’attaquant de l’Athletic Bilbao Iñaki Williams est victime de cris de singe au moment de son remplacement sur la pelouse de l’Espanyol Barcelone. L’international ghanéen avait déjà été victime d’insultes racistes à Gijon, en 2016, et l’arbitre avait alors brièvement interrompu la rencontre durant quelques minutes.
 
Le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez condamne ces agissements et Marca, le quotidien le plus vendu d’Espagne, titre en une « Nous sommes tous Williams: le racisme, ça suffit ». Deux supporters de l’Espanyol seront par la suite poursuivis devant la justice.
 
La liste des joueurs victimes d’incidents raciste comprend également: Nico Williams, Mouctar Diakhaby, Frédéric Kanouté, Yaya Touré, Jefferson Lerma…
 
AFP

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