Le président Emmanuel Macron est arrivé jeudi matin en Nouvelle-Calédonie (mercredi en fin de soirée en France métropolitaine) pour une visite destinée à apaiser les tensions dans l’archipel français du Pacifique, en proie à d’importantes violences depuis plus d’une semaine. Il y a dénoncé des actes de racisme dans «l’accès à l’alimentation».
Emmanuel Macron a appelé jeudi au début de sa visite en Nouvelle-Calédonie à un «apaisement constructif» et à la recherche d’une «solution» politique, mais sans revenir sur le résultat des trois référendums qui ont acté le maintien du territoire ultramarin dans la République. Le président y a par ailleurs déploré des épisodes de «racisme» dans «l’accès à l’alimentation» et souligné «la grande détresse de beaucoup de nos compatriotes sur les questions d’accès aux soins».
Arrivé à Nouméa pour une visite impromptue après une semaine d’émeutes, le chef de l’Etat a ouvert une première réunion, avec des élus locaux et des acteurs de la vie économique, par une minute de silence en hommage aux six morts de ces derniers jours.
Il a annoncé que les quelque 3.000 membres des forces de sécurité déployés en Nouvelle-Calédonie face aux émeutes resteraient «aussi longtemps que nécessaire, même durant les Jeux olympiques et paralympiques» de Paris qui prennent fin début septembre. Alors que le gouvernement a instauré sur ce territoire aux antipodes de l’Hexagone l’état d’urgence, le président s’est dit plutôt défavorable à une prolongation au-delà de la date limite de lundi, qui nécessiterait une loi.
«LE CHEMIN DU PARDON ET DE L’AVENIR»
«Je pense pour ma part que cet état d’urgence ne devrait pas être prolongé», «parce que je crois profondément que le dialogue est nécessaire», a-t-il dit. Mais «il ne sera levé très clairement que si chacun en sa responsabilité appelle à lever les barrages, ce qui, au moment où je parle, n’est toujours pas le cas avec cette clarté», a-t-il lancé en présence d’élus indépendantistes comme non indépendantistes. Côté indépendantistes, le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Louis Mapou, et celui du Congrès, Roch Wamytan, étaient présents, ainsi que celui de l’assemblée de la province des îles Loyauté, Jacques Lalié.
Devant eux, Emmanuel Macron a rappelé avoir proposé l’été dernier ici même «deux chemins», celui du «pardon» et celui de «l’avenir», pour tourner la page des accords de Nouméa et des trois référendums, même si l’issue du dernier est contestée par les indépendantistes. «Il nous faut reprendre dans l’intégralité les choses et voir aussi comment trouver ce que j’appellerais l’apaisement constructif, c’est-à-dire retrouver le calme, la capacité de trouver du dialogue, une solution.»
«Mais l’apaisement ne peut pas être le retour en arrière. L’apaisement ne peut pas être de ne pas respecter l’expression populaire qui s’est déjà jouée. L’apaisement ne peut être de nier en quelque sorte un chemin qui a déjà été fait», a plaidé le chef de l’Etat devant des élus et représentants des forces vives de l’archipel. «Néanmoins, nous devons remettre toutes les parties prenantes autour de la table.»
Il n’a pas dit s’il était prêt à repousser la convocation du Parlement en Congrès pour valider une réforme du corps électoral local, dont le vote par députés et sénateurs a mis le feu aux poudres. Pour l’instant, le président de la République a prévu de réunir le Congrès fin juin si un accord politique global n’est pas trouvé d’ici là par les différents camps.
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