
Alors que l’objectif d’éliminer le travail des enfants d’ici 2025 est fixé, le Mali a encore beaucoup à faire. Mais le gouvernement, à travers le ministère du Travail et du Dialogue Social et ses partenaires, continue d’intensifier ses efforts pour répondre aux engagements des Objectifs de Développement Durable (ODD). Bien que les projets de sensibilisation, de plaidoyer, d’accompagnement et d’information peinent à atteindre leurs cibles, leur mise en œuvre s’accélère, nécessitant un redoublement d’efforts de toutes les parties, à commencer par l’État.
À l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, l’État malien, par la voix de Mme Oumou Sall Seck, ministre de l’Entrepreneuriat, de l’emploi et de la Formation professionnelle, a réaffirmé son engagement et promis des mesures fortes pour intensifier la lutte.
La cérémonie officielle s’est tenue le mardi 25 juin 2024, au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), en présence de plusieurs personnalités : M. Patrick Danière (directeur national de World Vision Mali), M. Soumaïla H. Maïgah (représentant des centrales syndicales), Mme Fatoumata dite Dicko Diamoussa Kané (présidente du Parlement national des enfants), ainsi que d’autres invités d’honneur.
Comme chaque 12 juin, le Mali s’est joint au reste du monde pour célébrer la 24ème Journée mondiale contre le travail des enfants. Cette édition a pour thème : « Les progrès sont visibles, mais il reste beaucoup à faire : accélérons nos efforts. » Une invitation claire à renforcer les actions pour atteindre les objectifs.
En prélude, Sans lésiner sur la parole, M. Patrick Danière, directeur national de World Vision Mali a salué les efforts du gouvernement du Mali et tous les acteurs ou partenaires, notamment, l’Alliance JOFA ACTE sans lesquels les résultats escomptés dans la lutte contre le travail des enfants ne seraient pas faciles. Cette célébration, selon lui, renforcera les capacités car les différents acteurs seront informés et facilitera beaucoup de choses dans cette lutte qui est encore loin d’être gagnée. Tout comme les autres intervenants, acteurs et partenaires, ils ont unanimement souligné que la lutte contre le travail des enfants exige une collaboration étroite entre toutes les parties prenantes : Soumaïla H. Maïgah de dire que s’il 《faut garantir l’avenir d’un pays, il faut toujours préserver les droits des enfants tout en les évitant de certaines choses qui vont les nuire》.Poursuivant ses propos, il dira que l’élimination de toutes les formes de travail des enfants est un objectif clé du mouvement syndical malien. lutter efficacement contre le fléau, il faut une collaboration étroite entre les gouvernements, les organisations de la société civique, les employeurs, les communautés et les travailleurs du niveau inférieur, des chaînes d’approvisionnement de l’agriculture et de l’employage, afin de protéger les droits et de garantir à chaque enfant et de garantir à ce que chaque enfant bénéficie de l’application de ses droits, y compris le droit à l’éducation publique de qualité. La 《 place des enfants est à l’école et celle des adultes au travail》, a-t-il précisé. De son côté, la présidente du Parlement des Enfants, Fatoumata Dicko Diamoussa Kané, au nom de ses camarades a justement pointé les doigts sur les problèmes auxquels ils sont confrontés, lancé un message fort et plaidé pour leur meilleure avenir. 《chaque jour de travail est un jour d’enfance perdu》, a-t-elle déclaré. De poursuivre, 《trop souvent on parle à notre place, pourtant nous savons ce que nous vivons et nous savons ce que nous voulons. Il est temps que notre voix soit entendue et prise en compte dans toutes les décisions politiques publiques. Aujourd’hui, ajoute-t-elle, beaucoup des enfants vivent dans les pires conditions sans aucune protection et pourtant, les lois existent, a regretté la présidente du Parlement des Enfants avant de plaider auprès des décideurs pour la cause des enfants 《 nous voulons avant tout un accès réel gratuit et obligatoire à une éducation de qualité avec des écoles proches de nos communautés, des enseignants bien fournis, des fournitures scolaires gratuites et des grantings pour que la faim ne soit plus une obstacle à l’emploi de la société. Nous demandons aussi la mise en place de programmes de soutien pour les familles pauvres, afin qu’elles n’aient plus besoin de nous envoyer travailler pour suivre. Nous voulons que les lois qui interdisent le travail des enfants soient appliquées de manière ferme, que les inspections soient menées régulièrement dans les zones à risque et que ce qui exploite les enfants soit sanctionné sans exception. Nous souhaitons également la création de centres d’écoute, d’accueil et de réinsertion pour les enfants déjà victimes, afin de leur offrir une seconde chance. Il est aussi urgent d’instaurer une ligne téléphonique gratuite disponible partout au Mali pour signaler l’état d’abri et d’exploitation. Enfin, nous demandons à être associés aux décisions qui nous concernent》, a-t-elle réclamé.
Pour sa part, le ministre de l’entreprenariat, de l’emploi et de la formation professionnelle, en plus des promesses tenues, a salué les efforts consentis dans le cadre de cette lutte sans merci. Selon elle, c’est un fardeau que l’Afrique subsaharienne porte à dos depuis des années, mais avec cette intervention d’envergure des partenaires ou des acteurs qu’on peut espérer sur une fin, a-t-elle regretté. La protection des droits des enfants, dit-elle, est une politique soutenue beaucoup par les autorités maliennes, notamment, le président de la transition Son Excellence le Général d’Armée Assimi Goita, c’est pourquoi, aucun effort ne menagera pour accompagner cette lutte, contre le travail des enfants. Concluant ses propos, le ministre Oumou Sall Seck a fait appel à tous les acteurs ou partenaires engagés pour cette lutte à une collaboration commune afin d’atteindre les objectifs.
Youba Doumbia….