De la nécessité d’une charte éthique, dans le management des structures publiques en Afrique (Par Babacar NDIONE)

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Au moment d’écrire ces lignes, notre pays vit l’une des périodes les plus sombres et incertaines de son histoire, avec les récentes manifestations notées à travers tout le pays. C’est un tournant décisif de son destin qui est engagé …, je prie simplement pour que la raison l’emporte sur la passion !  
 
Nous avons voulu consacrer notre réflexion sur ce thème de l’éthique, pour répondre à l’invite des penseurs du social, afin d’inscrire dans des cadres de concertation intégrés, la recherche de solutions aux grands questionnements de l’heure, en particulier ceux relatifs à l’éthique dans le management des structures publiques, dans nos pays en voie de développement.
 
Il urge de noter à ce sujet, que le contexte particulier de la globalisation, des découvertes prometteuses de ressources fossiles (pétrole), du constat fait de l’absence de convergences des économies africaines aux normes et standards internationaux en matière de transparence, d’éthique et de bonne gouvernance, exigent, que le cadre formel institutionnel que constitue l’Etat, élabore de réelles stratégies et politiques de gestion transparente de la chose publique, pour éviter le chaos.
 
En effet, l’organisation que constituent l’Etat et ses démembrements, demeure un système humain, devant agir pour le bénéfice d’une communauté humaine, sur la base de principes fondateurs qui ont pour noms : vision, anticipation, transparence, équité, égalité et flexibilité. Quoi de plus normal de la socialiser alors davantage, réduisant ainsi son objectivation !
 
Les relations humaines étant régies par des lois et règles dans la «trame sociale», on  ne pourrait envisager de communautés d’hommes pour quelque  activité  que ce soit sans éthique. 
 
L’Ethique,  en tant que sous-jacent de la bonne gouvernance, doit être érigée en principe d’administration publique et pourrait bien être considérée comme la transposition dans la gestion des affaires publiques, des principes du Contrat Social de Rousseau par exemple.
 
Nous pensons véritablement que, la prise en charge des intérêts publics, implique de doter  nos dirigeants, d’outils de gestion et d’approches de développement économique et social, soucieux de l’Ethique dans le management des structures publiques. 
 
Ainsi, cette approche nécessite en clair, la promotion de l’éthique managériale par le biais du développement de réseaux d’échanges multidisciplinaires et expérientiels pour une définition critique du tandem Ethique et Management des finances publiques en Afrique.
Il est d’usage de constater que la persistance d’une certaine opacité dans la gestion des ressources publiques et les déficiences du contrôle expliquent généralement, les pratiques déviantes constatées dans la gestion des structures publiques sur le continent. De ce fait, l’éthique, doit être le seul levier sur lequel, s’appuient évidemment, les interactions entre l’administration publique et les citoyens. Cette administration, qui est chargée de l’exécution des recommandations de l’autorité suprême, doit être incarnée par des agents compétents, éthiquement responsables et faisant preuve d’une probité morale et intellectuelle indéfectible. Il s’agit là, de la condition non négociable, pour la bonne marche des institutions républicaines et la préservation des intérêts communs.

Babacar   NDIONE
Auteur essayiste
Email : ahmababacar@yahoo.fr

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