Crise à l’URD : Le BEN légal passe à l’offensive

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Disons-le tout de suite. Il s’agit de la tendance légitime et légale conduite par Gouagnon Coulibaly, président du BEN issu du congrès extraordinaire. Alors que l’ultime dénouement de la saga judiciaire inter-URD est suspendu au verdict de la Cour suprême, les bénéficiaires des décisions judiciaires précédentes ont choisi de passer de la douceur à la fermeté vis-à-vis des animateurs de la fronde. Ce changement de posture est consécutive à une certains ligne rouge franchie par les tenants du bureau déchu, dans la foulée notamment des présentations de vœux de nouvel an. C’est à l’adresse d’une formation qu’il ne représente plus, en effet, que le vice-président déposé, Pr Salikou Sanogo, s’est acquitté de la tâche, compromettant du même coup les maigres chances d’épargner à sa famille politique une cassure définitive. En tout cas, le BEN officiel, successivement confirmé par la justice tant en première instance qu’en appel, a réagi à sa démarche par une réplique cinglante dans un communiqué où il s’indigne de la profération d’invectives contre les adhérents de prestige que le Parti a accueillies : Mamadou Igor Diarra et Boubou CISSÉ. Dans la même veine, le BEN-URD dénonce avec la même vigueur une «instrumentalisation cynique de la mémoire et de la famille de Feu Soumaila CISSÉ» par une association de sa veuve ainsi que de son fils cadet à ce qu’il considère comme une «imposture » politicienne. «C’est tout tout simplement inacceptable !», martèle le communiqué en mentionnant que la décence commande que soit respectée la volonté maintes fois exprimées par le défunt président de mettre sa famille en dehors des activités politiques et professionnelles.

La passe d’armes entre le BEN et ses détracteurs a donné lieu par ailleurs à une des rares clarifications publiques du litige inter-URD en dehors du prétoire. En plus d’affirmer que le contentieux résulte d’un dysfonctionnement du parti sous la présidence intérimaire de Salikou Sanogo, le communiqué accuse en même temps ce dernier d’être responsable de l’escalade judiciaire tout en rappelant, à l’appui de son argumentaire, son recours à un juge de référé aux fins de faire échec au congrès extraordinaire. Et d’assimiler à une obstination voire une défiance le refus d’exécuter les différentes décisions de justice qui valident le congrès extraordinaire à la  défaveur de ses opposants.

 

Tout aussi peu ordinaire que lesdites assises litigieuses, le haussement de ton ouvre une étape de rupture et de changement d’approche dans la gestion du contentieux par le BEN-URD. Au bout de vaines quêtes d’un dénouement par le compromis et la cohabitation consensuelle, l’équipe de Gouagnon Coulibaly a visiblement opté pour l’affirmation y compris dans la clarification de ses positions vis-à-vis du Premier ministre es qualité président du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie. Elle s’y est pris notamment par une correspondance adressée à Choguel Maiga à qui il a tacitement signifié que le FSD ne correspond plus aux enjeux politiques de l’heure. Mais, le retrait de l’URD du front politique – dont il est le géniteur principal – s’explique selon toute vraisemblance par la proximité de nombre de ses composantes avec le camp adverse tel qu’en atteste leur présence massive à sa conférence de presses. En lui préférant par ailleurs une plate-forme politique plus inclusive et mieux adapté au contexte de «recomposition du paysage politique», la locomotive du FDS se démarque en même temps de celui qui en assure la présidence et y exerce possiblement un noyautage aux dépens du directoire officiel de l’URD. Il s’agit du Premier ministre Choguel Maiga, plus perçu dans les rangs du BEN comme un soutien à la fronde qu’un partenaire de la tendance légale du parti.

 

 

A KEÏTA

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