En Centrafrique, la ville de Bouar, dans l’est du pays, a été le théâtre de violents affrontements les 9 et 17 janvier. L’arrivée d’éléments armés de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) en ville crée de l’insécurité et bloque une partie des activités économiques. Quelques commerces sont ouverts dans la ville néanmoins et les liquidités circulent difficilement, ce qui a des conséquences sur le quotidien des populations.
Il est aujourd’hui quasiment impossible de recevoir de l’argent à Bouar, dans l’est de la Centrafrique. « Toutes les opérations bancaires et les commerces sont paralysés parce qu’il y a de l’insécurité, explique Josué Sossor, secrétaire général de la préfecture de la Nana-Mambéré. Et ils sont poursuivis donc ils ne peuvent pas ouvrir leurs portes. Depuis le salaire de décembre et jusque-là, les fonctionnaires n’ont pas eu leurs salaires. C’est la difficulté à laquelle nous pensons en ce moment : comment ils vont joindre les deux bouts pour finir le mois qui vient ».
La radio Siriri se retrouve face à la même difficulté. Martial Wago, le directeur, ne peut pas payer ses seize employés. « Pour fonctionner comme d’habitude, c’est difficile parce qu’on ne sait pas quoi faire, explique-t-il. Aucune recette à la radio. Tout ce qu’on a, c’est 10 000 francs CFA (15 euros). Ce qui fait que cela pose un problème. Et surtout cela fait que pour le mois on n’a rien reçu. On ne sait pas comment payer pour le mois de février ».
Malgré la circulation difficile des liquidités, les commerces rouvrent doucement dans la ville. Dans un communiqué publié ce mardi 26 janvier, Médecins sans frontières (MSF) alerte sur la situation des déplacés de Bouar. Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) compte plus de 8000 déplacés qui vivent dans des conditions extrêmement précaires. MSF, actuellement l’un des seuls acteurs humanitaire sur le terrain, appelle à une réponse humanitaire « efficace et coordonnée ».