Le Premier ministre malien a invité jeudi à Ouagadougou le Burkina Faso à ne compter sur “aucune armée étrangère” pour combattre les groupes jihadistes qui frappent les deux pays dirigés par des militaires putschistes.“Aucune armée étrangère ne viendra combattre à notre place”, a déclaré à son arrivée Choguel Kokalla Maïga qui a été accueilli par son homologue burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tambela. “Nous sommes sûrs que le terrorisme sera vaincu au Sahel. Nous allons gagner la guerre avec nos armées”, a-t-il poursuivi avant de rendre hommage aux victimes, majoritairement des soldats, des récentes attaques jihadistes au Burkina Faso.
“Ce qui vous arrive aujourd’hui, c’est pour vous démoraliser. C’est pour que vous doutiez de votre armée”, a estimé M. Maïga, car les groupes jihadistes mettent “la pression pour que vous doutiez de vous-mêmes, nous avons trouvé les mêmes choses au Mali”. “Vous avez fait des choix qui ne sont pas du goût de tout le monde”, a-t-il ajouté.
Le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022, a obtenu le départ de l’ambassadeur de France et des forces spéciales françaises de la mission Sabre après avoir dénoncé mi-janvier les accords militaires qui liaient les deux pays. Il n’exclut pas de se tourner vers la Russie, comme l’a fait le Mali qui a également chassé les forces françaises.
M. Maïga, qui séjourne au Burkina jusqu’à dimanche à la tête d’une délégation de plusieurs ministres, doit assister samedi à la cérémonie d’ouverture du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco), dont le Mali est le pays invité d’honneur.