Si la synergie d’actions des regroupements politiques s’avère une nécessité pour se racheter, mais celle-ci ne semble être une réalité pour la Cour constitutionnelle et la MINUSMA dont le bilan de chacune d’elle, est peu reluisant. En effet, les traces laissées d’un côté, par la mission onusienne au centre y compris la mauvaise gestion des élections législatives organisées par ladite cour, n’arrivent toujours pas à dissuader les populations et ce, malgré la tenue récente, d’un colloque international sur le contentieux électoral.
Le rapprochement politique de la cour constitutionnelle du Mali et la MINUSMA qui s’est traduit à travers l’organisation d’un colloque international sur le contentieux électoral, a suscité la semaine dernière, beaucoup de réflexions chez bon nombre d’observateurs. Car de par le fond, les missions qui leur sont assignées sont carrément différentes y compris du format des zones d’intervention politico-sécuritaire très complexe. Par contre, selon certains, ces deux structures qui semblent partager le même destin commun, se trouvent confrontées à un sentiment d’hostilité due à leurs positions jugées ” inappropriées”. Cependant, la présence de la MINUSMA au Mali est remise en cause surtout que son inefficacité dans la résolution des crises sécuritaire au centre et du nord du pays voire sa partialité dans ses rapports incriminant les forces armées maliennes à commettre des exactions dans la lutte contre des forces obscurantistes. Pour rappel, les plus récents rapports publiés sur l’armée malienne, ont valu l’expulsion de son directeur de la division des droits de l’homme au Mali. Cette rupture politique constitue certes, un coup dur pour l’avenir des éléments des forces onusiennes, mais réconforte en quelques sortes, à ceux qui exigent leur départ et ce, depuis le début du mandat fraîchement renouvelé. Par ailleurs, pour redorer son blason, la MINUSMA semble opter pour la voix politique qui lui a motivé à tenir conjointement avec la Cour constitutionnelle, un colloque international sur le contentieux de l’élection du président de la république, des élections législatives et des opérations référendaires. Par ailleurs, les recommandations dudit colloque qui n’ont jamais été rendues publiques, apparaissent selon certains, comme un échec puisse que la Cour constitutionnelle, elle-même est contestée à travers son passé, par une écrasante majorité de la classe politique et de la société civile. Cela étant, cette effervescence s’expliquerait par la mauvaise gestion du contentieux électoral des dernières législatives qui a provoqué un chamboulement institutionnel jusqu’à emmener le pays dans un scénario peu rassurant faisant de ladite cour, la plus méprisante parmi les autres institutions de la république. Lors de ces rencontres de deux jours, le rejet systématique des procès-verbaux des constats des huissiers par la Cour constitutionnelle, le manque du contradictoire lors du contentieux électoral, la partialité, le manque de transparence dans les dépouillements du scrutin sont entre autres, des griefs attribués à ladite Cour constitutionnelle, l’organe sensé être régulateur du fonctionnement des institutions et de l’activité des pouvoirs publics. De même, en se focalisant sur l’état d’esprit de l’opinion malienne, ce rapprochement politique entre ces deux institutions ne présagent pas de lendemains meilleurs d’autant que la MINUSMA ne serait capable d’adopter des mécanismes plus concrets vis-à-vis de ses missions en terre malienne. Et la Cour constitutionnelle, de combler les critères de transparence et d’inclusivité dans ses démarches administratives voire électorales, de maintiens rassurants de l’ordre public et ce, dans le but de renforcer si nécessaire, la confiance des citoyens et des acteurs politiques dans les processus électoraux afin d’éviter d’éventuelles crises postélectorales dans notre pays.