Depuis quelques jours l’agenda de Choguel Maiga occupe le devant de la scène. Et pour cause, le Premier ministre est si requinqué qu’il veut prouver sa vigueur physique par un déplacement à l’intérieur du pays. Pour cette première depuis près de deux ans qu’il est ce poste, le chef du Gouvernement a jeté son dévolu sur Bourem dont le choix ne doit vraisemblablement rien au hasard. C’est en effet la localité où son très fidèle ministre de la Refondation a brigué et perdu un mandat de député lors des dernières législatives. Aussi la visite du Premier Ministre intervient-elle dans la foulée d’un contexte tout aussi tendu et agité par les vagues du baptême du lycée de Bourem au nom de Haïdara Aissata CISSÉ. Quoiqu’adoubée par les autorités locales en reconnaissance des œuvres de bienfaisance de la célèbre marraine, l’initiative est battue en brèche par une poignée d’adversaires s’apparentant au ministre Ibrahim Ikassa Maiga et qui seraient en même temps les relais d’une puissante offensive de reconquête politique enclenchée à coups de réalisation d’ouvrages publics. Y figurent, selon nos sources, des équipements hydrauliques frappés du sceau de la Primature et qui pourraient servir de vecteur d’implantation de forces politiques qui n’ont jamais existé à Bourem avant l’avènement de Choguel Maiga à la Primature où n’existent qu’à l’état embryonnaire. Qui dit que le Gouvernement n’est pas un filon ?
Et si Abdoulaye Diop s’en réjouissait ?
L’histoire de l’Accord d’Alger va-t-elle cesser de suivre l’ombre du ministre Diop ? En tout cas, le ministre des Affaires Étrangères serait bien embarrassé et très mal-en-point avec les équations que rencontre la mise en œuvre des engagements du Mali. Et pour cause : à contre-courant de la tendance défendue par son chef du Gouvernement, l’ambassadeur Diop a récemment donné des gages de sa mise en œuvre sur la tribune de l’ONU, notamment le même espace du Conseil de sécurité où son passage s’est heurté au discours gênant d’Aminata Dicko. Mais le chef de la diplomatie malienne vient d’être conforté dans sa position tant son hôte et homologue russe a apporté de l’eau à son moulin. Sergueï Lavrov, au nom de son pays, contre toute attente, a en effet plaidé à Bamako pour l’application de l’Accord issu du processus d’Alger. L’illustre convive de l’ancien ministre d’IBK lui enlève ainsi une grosse épine du pied et le soulage peut-être d’une certaine gêne qu’il traîne depuis qu’il collabore avec Choguel Maiga, le PM qui se refait une santé politique et se tape une popularité dans la mise en exergue des tares rédhibitoires de l’Accord. Dont la responsabilité incombe en partie à son ministre des Affaires Étrangères. Mais, depuis que la problématique de l’Accord prend une nouvelle ampleur, on ne parle de sa gênante relecture intelligente – pour plus grand bonheur de celui qui l’a signé pour le compte du Mali.
Rassemblées par la Rédaction