Le ministre de la Justice et des Gardes des sceaux, Mamadou Kassogué, a lancé, hier 23 janvier, la première édition de la semaine de la justice. Objectif : rendre la justice plus proche des citoyens.
« Rendre la justice plus proche des citoyens, de les informer sur leurs droits et de promouvoir la bonne distribution de la justice ». Tel est l’objectif assigné par le ministre de la justice qui a lancé à Bamako lundi dernier la première édition de la semaine nationale de la justice au Centre internationale de Conférence de Bamako. en présence de quatre de ses homologues ministres, les présidents de la Cour suprême, de l’office nationale de lutte contre l’enrichissement illicite et le vérificateur général..
Au programme de cette semaine : l’organisation des conférences de parquet sur l’état des lieux des lettres circulaires destinées à donner des orientations et des instructions correctives relativement aux dysfonctionnements du service public de la justice, les errements et autres attitudes déviantes. Lesquelles regrouperont du 24 au 25 janvier des Procureurs généraux des Cours d’appel de Bamako, Kayes et Mopti, les Procureurs de la République et autres Magistrats du parquet. S’y ajoute à des journées portes ouvertes au pôle économique et financier, dans les tribunaux de commerce, du Travail et pour enfants et une rencontre avec la presse et la société civile sur la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière. « La justice est peu connue des justiciables voire du citoyen tout court », a souligné le Garde des Sceaux, qui a rappelé une enquête menée en 2018 sur les besoins des maliens en matière de justice. Selon lui, celle-ci a révélé que « 32% de nos compatriotes sont informés, sur la justice, par le canal familial ou parental contre 3% par l’Avocat et 2% par le Bureau d’Accueil et d’Orientation des services judiciaires ».
Et de poursuivre que la même étude démontre que « 19% des maliens ne savaient pas ce qu’il fallait faire quand un problème de justice se posait et 30% des justiciables pensaient qu’ils n’avaient pas besoin d’être informés sur la justice ». En ce sens, explique le ministre, ils ignorent comment trouver l’information pertinente. Selon toujours le ministre, la responsabilité de la méconnaissance de la justice est partagée. « La méconnaissance de la justice est une responsabilité partagée entre le système judiciaire et le justiciable pour la simple raison que la justice doit fournir des efforts pour se faire connaitre et que le justiciable doit se faire l’obligation, de sortir du cadre familial, pour approcher les services judiciaires, à la quête d’informations fiables », a indiqué le ministre de la justice.
Par ailleurs, tout en indiquant que cette triste réalité est atténuée par les chiffres fournis par l’enquête menée par « MALI-METRE » qui révèle que 56% des maliens avaient confiance en la justice en 2020. Le ministre estime que ce résultat est à l’actif des différents efforts fournis par la Transition qui, selon lui, a largement contribué à cette perception positive des concitoyens à la justice.
Une saine et correcte application de la loi
Le département de la justice veut perpétuer cette perception positive avec la Loi d’Orientation et de Programmation du secteur de la Justice, 2020-2024.Il faut noter que la finalité de cette loi est de bâtir, un service public de justice accessible, efficace et performant de nature à restaurer la confiance des justiciables en la justice. Ainsi, le ministre de la justice a invité les acteurs de la justice à tous les niveaux à la distribution de la justice. « C’est à la justice de veiller à la saine et correcte application de la loi, de protéger les citoyens contre la violation de leurs droits, de décider et de mettre fin à des conflits dans différents domaines, mais aussi de sanctionner les comportements interdits », a exhorté Mamadou Kassogué, ajoutant que la rigueur de la loi doit être la même pour tous. L’année dernière, le ministère de la justice a amélioré la façon de la distribution de la justice en créant : un premier pôle national financier, une école de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée, un pôle judiciaire de lutte contre la cybercriminalité, une agence de gestion des biens gelés, saisis ou confisqués.