De par ses actes au quotidien dans la conduite rigoureuse de l’action gouvernementale et de la résistance malienne, le colonel Abdoulaye Maïga a su s’imposer comme l’homme de la situation. A juste titre !
S’il y a un homme d’Etat malien qui a véritablement marqué l’année 2022 de ses empreintes, c’est bel et bien le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, colonel Abdoulaye Maïga. Le désormais ministre d’Etat incarne le statut de vrai « Homme d’Etat » au Mali, pour avoir mené avec détermination toutes les missions à lui confiées par le Chef de l’Etat dans le souci d’un Mali souverain, qui a désormais son destin en main.
Autrefois méconnu du grand public, Colonel Abdoulaye Maïga s’est révélé au lendemain des événements d’Août 2020 pour devenir un élément central dans la gestion de la transition en cours dans notre pays.
Nommé ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le 5 octobre 2020, dans le Gouvernement Moctar Ouane, l’officier de la Gendarmerie mène « ses missions avec bio ». Quelques jours après sa prise de fonction, il a su renouer avec la classe politique de plus en plus remontée contre la transition. Ayant compris l’enjeu et pris les taureaux par les cornes, il a su « dompter » le front politique en ébullition, prêt à en découdre avec les militaires au pouvoir. L’un des acteurs politiques qui menaient cette fronde est l’actuel Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, alors Président du Comité Stratégique du M5-RFP, qui dénonçait ce qu’il appelait une « oligarchie militaire qui s’est installée au sommet de l’Etat ». Mais, grâce à son pragmatisme, colonel Maïga a su ramener cette classe politique à la table des discussions.
Homme de la rupture
Cette mission menée avec perspicacité en quelques semaines lui a valu la confiance du Président de la transition, colonel Assimi Goïta. Celui-ci lui a élargi ses compétences qui se sont étendues au rôle du Porte-parole du Gouvernement. L’homme en treillis sortira ses talents de communicant hors pair. Dans ce nouveau rôle, il s’est révélé une véritable incarnation de la rupture avec les ennemis de la Souveraineté du Mali. Son ton martial a porté sur d’innombrables annonces notamment dans la rupture du Bamako avec Paris.
Coup pour coup, il a répliqué aux autorités françaises qui taxaient les militaires au pouvoir à Bamako de tous les noms. Ni le Président Emmanuel Macron ni sa ministre des Armées Florence Parly n’ont pas échappé aux flèches du ministre Maïga.
A la tribune des Nations Unies, en septembre 2022, colonel Abdoulaye Maïga a, sous le manteau de Premier ministre par intérim, poste qu’il a hérité le 21 aout 2022 à la suite d’une retraite médicale du titulaire Choguel K. Maïga, critiqué sévèrement les autorités françaises qui, selon lui, ont « poignardé » le Mali dans « le dos ». Conséquence, Paris finira par plier ses bagages diplomatiques et militaires de Bamako. La rupture tant attendue venait ainsi d’être consommée.
L’homme des « invectives » n’a pas été, non plus tendre, vis-à-vis des manœuvres de certains Chefs d’Etat de la CEDEAO, tendant à enfoncer ou déstabiliser le Mali. Les nombreuses flèches dans son carquois sont allées à « l’étranger » de Président Mohamed Bazoum du Niger, au dictateur de Président Alassane Ouattara pour ses manœuvres pour « conserver le pouvoir pour lui seul et son clan », ou encore au président Umaro Sissoco Embaló, président en exercice de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui brille par son « mimétisme ».
Auréolé du titre de ministre d’Etat, colonel Abdoulaye Maïga est aujourd’hui une figure incontournable dans la gestion de la transition. Son passage à la Primature reste encré dans les annales. Ses compatriotes ne cessent de vanter ses mérites. Le nom du ministre Maïga résonne aux quatre coins du monde.
Cyril Adohoun