« Engager des négociations avec les groupes armés pour favoriser le désarmement volontaire », telle est l’une des recommandations phares des deux jours de réflexion sur la paix et la sécurité sur les zones de conflit au Mali que la jeunesse de l’association de la culture peule Tabital Pulaaku a organisé le week-end passé à Bamako.
Placé sous le thème ” jeunesse, paix : enjeux et perspectives au Mali, ces deux jours de réflexion ont réuni au Centre international de conférence de Bamako la jeunesse Tabital Pulaaku, notamment les communautés peuls de Bandjangara, Bankass, Ténénkou, Djenné et les personnes ressources à Bamako dont le Général Ismaëla Cissé, le Pr Alioun Nouhoun Diallo.
Accompagnés de quelques représentants de la jeunesse Ginna Dogon, les jeunes peuls ont discuté la gestion des conflits : causes et conséquences ainsi que les pistes de solution à la crise qui sévit au Mali.
Aux termes de deux jours, les participants ont fait plusieurs recommandations. Au sommet des résolutions, l’association demande à l’Etat d’engager des négociations avec les groupes armés pour favoriser le désarmement volontaire. Cette résolution est soutenue par le président de Tabital Pulaaku Mali, l’ancien ministre Abou Sow, qui propose de faire taire les armes dans le Nord et d’engager des négociations avec tous les groupes armés qui ont pris les armes contre l’Etat.
Ensuite, elle exhorte le gouvernement à installer davantage de camps, à garantir la sécurité des zones pour le retour des populations déplacées, à mettre en place des mécanismes de protection pour les rapatriés et des initiatives de médiation impliquant des acteurs neutres et respectés. Sur d’autres plans, Tabital Pulaaku demande qu’on renforce les capacités des forces de l’ordre en matière de respect des droits de l’Homme et d’établir des mécanismes de responsabilité pour traiter les violations des droits de l’Homme commises par les forces de sécurité. Toujours pour un retour à la paix, l’association encourage la création d’une médiation internationale pour renforcer la crédibilité des négociations, de garantir des procédures judiciaires équitables et transparentes et en renforçant les capacités du système judiciaire pour accélérer les procédures légales. Président de la jeunesse Tabital Pulaaku Mali, Moussa Dicko, estime que la justice est un élément essentiel pour restaurer la paix durable. « La communauté Tabital Pulaaku ne va jamais prendre les armes contre ce pays. Nous allons poursuivre avec le dialogue jusqu’à ce que l’on recouvre la paix dans les zones en conflits », a lancé le maître de cérémonie de la rencontre.
Depuis plusieurs années, les régions centre du Mali sont le foyer d’une confrontation meurtrière entre les communautés peuls et Dogon. La crise a fait plusieurs centaines de morts et des nombreux déplacés. Aujourd’hui, les deux communautés, Tabital Pulaaku et Ginna Dogon, tentent de trouver des solutions endogènes pour mettre un terme à cette crise qui décime les innocents. Dans l’avenir, les deux communautés envisagent d’envoyer une commission mixte dans les zones de conflits pour ramener les belligérants à la raison.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net