L’ONU a dénoncé vendredi les militaires qui ont pris le pouvoir à Niamey « sur un coup de tête », affirmant que « la notion même de liberté au Niger est en jeu ».
« Les généraux ne peuvent pas s’arroger le droit de défier – sur un coup de tête – la volonté du peuple. La loi des armes n’a pas sa place dans le monde d’aujourd’hui », a fustigé Volker Türk, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, dans un communiqué.
M. Türk souligne que l’élection en 2021 du président Mohamed Bazoum, actuellement prisonnier des militaires ayant pris le pouvoir, constituait « la première transition démocratique dans l’histoire du pays, marquée par les coups d’Etat ».
M. Türk s’est aussi « inquiété de la décision annoncée par les putschistes de poursuivre le président Mohamed Bazoum et d’autres personnes travaillant avec lui pour haute trahison ».
« Cette décision n’est pas seulement motivée par des considérations politiques à l’encontre d’un président démocratiquement élu, mais elle n’a pas de fondement juridique puisque le fonctionnement normal des institutions démocratiques a été entravé », a-t-il souligné.
M. Türk a appelé les généraux à libérer M. Bazoum et à « rétablir immédiatement l’ordre constitutionnel ».
Il a aussi réclamé « un accès libre et total à l’aide humanitaire » dans le pays, l’un des plus pauvres du monde, très vulnérable au changement climatique et miné par les violences de divers groupes armés jihadistes.