Le directeur de la morgue de l’école de médecine de la prestigieuse université américaine Harvard, sa femme et quatre autres personnes, ont été inculpés mercredi par la justice des Etats-Unis de trafic d’organes et de restes humains.
« Certains crimes dépassent l’entendement », a déclaré le procureur fédéral américain de Pennsylvanie, Gerard Karam, cité dans un communiqué d’annonce de l’inculpation et l’arrestation de Cedric Lodge, 55 ans, et de son épouse Denise Lodge, âgée de 63 ans.
Le couple et quatre autres personnes sont poursuivis entre autres pour « complicité de vol et transport de biens volés », selon le communiqué, confirmant une information du Boston Globe, le grand quotidien régional de la Nouvelle-Angleterre, dans le nord-est des Etats-Unis.
Les Lodge et une troisième personne, Katrina Maclean, 44 ans, du Massachusetts, ont été arrêtés mercredi sans incident, selon les autorités américaines.
Cedric Lodge, notamment, directeur jusqu’en mai de la morgue de l’école de médecine de Harvard, est accusé d’avoir fait partie de 2018 à 2022 d’un « réseau national d’individus qui achetait et vendait des restes humains volés à Harvard et dans une morgue de l’Arkansas », selon la justice fédérale.
Le dirigeant de la morgue de la prestigieuse université, l’une des plus anciennes des Etats-Unis, située près de Boston, « volait des organes et d’autres parties de cadavres donnés à la science pour de la recherche et de l’éducation médicales, avant leur crémation ».
« Le vol et le trafic de restes humains touchent à l’essence même de ce qui fait de nous des êtres humains », a tonné le procureur Gerard Karam, dénonçant des actes « odieux » et « épouvantables » et promettant que la justice sera rendue pour les « victimes » et leurs proches.
Dans un email rendu public et titré « une odieuse trahison », les doyens de la faculté et de l’école de médecine de Harvard, George Daley et Edward Hundert, ont exprimé leur « effarement d’apprendre que quelque chose d’aussi troublant puisse arriver sur un campus dévoué au soin et au service des autres ».
M. Lodge a été licencié début mai et « les enquêteurs pensent qu’il a agi sans l’aide de quiconque à Harvard », ont précisé les responsables de l’université, en soulignant que les autres personnes inculpées dans cette affaire n’avaient « aucun lien avec Harvard ».
En France, un scandale avait éclaté après les révélations par la presse, fin 2019, des conditions effroyables de conservation de corps donnés à la science au sein de l’Université Paris-Descartes, en plein coeur de la capitale. Plusieurs personnes, dont l’ancien président de l’université, ont été mises en examen.