Un couple de chercheurs a travaillé sur le plus ancien baiser de l’histoire de l’humanité. C’était bien avant l’âge du bronze, et bien avant l’invention de la Saint-Valentin…
C’est l’histoire d’un couple de chercheurs danois, Sophie Lund Rasmussen et Troels Pank Arboll, qui, au détour d’un dîner en 2022, discute, comme le font les scientifiques amoureux, d’une étude un peu obscure reliant les variants modernes de l’herpès au premier baiser sur la bouche durant l’âge du bronze. Romantisme, quand tu nous tiens…
Jusqu’en 2022, on pensait encore que la première trace d’un baiser entre êtres humains datait de l’âge du bronze (environ 3 300 av. J.-C.). Mais le couple en est persuadé : le premier baiser de l’humanité est bien plus ancien. Les chercheurs se mettent donc au travail pour le démontrer.
Baiser romantique-sexuel ou amical-parental
Le Dr Arboll assure à son épouse que des preuves matérielles existent. Dans leurs recherches, ils découvrent une tablette d’argile provenant de Mésopotamie, sur laquelle sont dessinées deux personnes en train de s’embrasser sur la bouche. C’était il y a 4 500 ans. Bingo ! Leur enquête donne finalement lieu à une étude publiée en 2023 dans la prestigieuse revue Science, et repousse de 1 000 ans la première trace d’un baiser. Pour le couple, il est même très probable que le premier bisou sur la bouche remonte à encore plus loin. « Les origines du baiser romantique-sexuel doivent se situer bien plus loin dans la Préhistoire que ce que nous pouvons détecter avec les méthodes actuelles », explique le Dr Arboll dans l’étude.
Les chercheurs danois maintiennent que, depuis au moins la fin du troisième millénaire av. J.-C., le baiser est une pratique répandue et bien établie dans la romance au Moyen-Orient. « Le baiser n’était pas une coutume qui a émergé brusquement en un seul point d’origine. […] Au contraire, il semble avoir été répandu dans un éventail de cultures différentes », expliquent-ils.
À quoi ressemblent les baisers de nos ancêtres ? La chercheuse Sophie Lund Rasmussen les divise grossièrement en deux catégories : le « baiser romantique-sexuel » et le « baiser amical-parental ». Le second est une démonstration d’affection – entre un fils et sa mère par exemple –, de respect ou de soumission, comme un sujet embrasserait les pieds de son roi.
Un moyen de trouver le bon partenaire
En Mésopotamie, le Dr Rasmussen raconte que s’embrasser en dehors du mariage, c’est fortement découragé. Elle est tombée sur un texte datant de 1800 av. J.-C. qui détaille comment une femme mariée a failli être séduite par le baiser d’un admirateur masculin. Le texte raconte que l’adultère est alors considéré comme un crime.
Les chercheurs estiment que chez nos ancêtres, le fait de se rouler des pelles a probablement une utilité précise. Il s’agit sûrement d’un moyen d’évaluer les partenaires potentiels grâce à leur odeur. « L’idée est de trouver le partenaire le plus fort et le plus sain pour produire une progéniture solide et en bonne santé », explique le Dr Rasmussen au New York Times. « Donc vous évaluez inconsciemment la pertinence d’une personne par des indices chimiques, comme la mauvaise haleine, qui pourrait indiquer de mauvaises dents, signe de mauvais gènes », ajoute-t-elle. Bref, pour votre dîner de Saint-Valentin, pensez à prévoir des chewing-gums !
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