Dans le cadre du suivi stratégique de la mise en œuvre de la résolution 2690 du Conseil de sécurité sur le retrait de la Minusma, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a, le jeudi 14 décembre 2023, tenu une séance de travail avec une délégation des Nations unies conduite par le secrétaire général adjoint chargé de l’appui opérationnel des Nations unies, Atul Khare, en visite au Mali.
La rencontre de haut niveau a enregistré la présence effective de deux membres du gouvernement, en l’occurrence la ministre des Transports et des Infrastructures, Dembélé Madina Sissoko, et son collègue de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mamadou Samaké, ainsi que plusieurs autres hauts représentants de la présidence de la République, des départements ministériels et des Nations unies. A deux semaines de la fin du retrait de la Minusma, cette rencontre était un cadre d’évaluation et d’échanges francs autour de l’état d’avancement de l’ensemble du processus, en général, et de la deuxième phase en particulier. Du constat de la partie malienne, la deuxième phase, contrairement à la première, a été émaillée d’embûches et de défis majeurs, pour des raisons de déficit de coordination liées à des retraits précipités de la Minusma de certaines de ses emprises. A cet égard, les ministres ont exprimé leur vive préoccupation et incompréhension au sujet de certains faits graves constatés sur certaines emprises rétrocédées, notamment l’abandon des équipements dangereux létaux et non létaux, source de graves risques sur le plan environnemental, sanitaire et sécuritaire ; la destruction des systèmes d’adduction d’eau, contraire au respect élémentaire des normes sociales et humanitaires ainsi que le sabotage à empreinte professionnelle des équipements aéroportuaires à Kidal, Mopti et Tombouctou. Ainsi, ils ont souligné l’urgence de mener des enquêtes appropriées et des évaluations techniques et environnementales nécessaires pour corriger les impacts négatifs, conformément aux obligations en la matière. Malgré les contraintes constatées, les deux parties ont salué les efforts exceptionnels déployés pour parvenir à un niveau de désengagement reflétant les engagements pris en termes de respect du délai convenu et des objectifs politiques fixés.S’agissant des activités opérationnelles de retrait en cours et de la phase de liquidation qui s’ouvre à compter du 1er janvier 2024, les deux parties ont convenu de poursuivre la collaboration, le dialogue constructif et le pragmatisme pour trouver des solutions partagées à certaines questions pendantes et à finaliser l’ensemble du processus, conformément aux engagements pris. Pour la phase de liquidation, les ministres ont invité la Minusma à soumettre au gouvernement du Mali, un chronogramme détaillé, étalé dans un délai le plus court possible afin de vite tourner la page de la Minusma et de poursuivre la coopération habituelle avec les Agences, Fonds et Programmes du Système des Nations unies.
Tout en saluant la mémoire des victimes civiles et militaires tombées au Mali dans le cadre de cette mission onusienne, la partie malienne a réaffirmé son ferme engagement et sa détermination sans faille à poursuivre ses efforts de sécurisation de l’ensemble du territoire malien, y compris les populations et les partenaires qui y résident, dans le strict respect des objectifs de préservation de l’unité nationale et de la cohésion sociale dans un Mali en paix et tourné vers le développement durable.
B. Païtao
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