Edito : Nouvelle Constitution à controverse !

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Les Autorités de la Transition sont décidées  de   réaliser, à tout prix,  une nouvelle Constitution pour la République du Mali.  Enclenché depuis plusieurs mois, son  processus d’élaboration  est quasiment  en voie d’achèvement.  Alors qu’une quantité de  Partis Politiques et des Organisations de la Société Civile  contestent  l’initiative   des Autorités de la Transition (dominées par les militaires). Ainsi, des partis politiques  comme : L’ADEMA-PASJ, le PARENA, la CODEM mais aussi, le Regroupement du Cadre des Partis politiques, sont fermement opposés à  tout changement de Loi Fondamentale, notamment,  pendant la Transition.  La future nouvelle Constitution anime  ainsi, une véritable  controverse dans les milieux sociopolitiques.

Mais  le Chef de l’Etat et son Gouvernement de Transition   œuvrent  ardemment afin que son  processus de rédaction soit le plus inclusif possible avant d’atteindre  son terme. Dans cette dynamique, le Col Assimi Goïta  a nommé, le vendredi 27 janvier 2023,  par décret  présidentiel,  69  hommes et femmes. Issue  de la Classe politique et la Société Civile, cette mosaïque de personnalités aura  pour   mission  de  finaliser l’avant-projet de la future nouvelle Constitution. Ils auront en face des partis politiques et des Organisations de la Société  Civile, pas des moindres,  qui demeurent  hostiles à tout changement de Loi Fondamentale, notamment,  pendant la Transition. Ces partis argumentent  que « le président de Transition n’est pas légitime pour convoquer la rédaction d’une nouvelle constitution ». Ceux-ci  ne participent donc pas officiellement à la Commission de finalisation de l’avant-projet  de cette future Loi Fondamentale.

 Pour rendre plus controversée la  rédaction d’une nouvelle Constitution, la coordination des mouvements  de l’Azawad (CMA) a grossi le lot  des organisations sociopolitiques qui s’y opposent. Cette coalition de mouvements « d’anciens rebelles »  s’est officiellement  retirée  de la commission de finalisation. Elle  justifie son acte par « l’impasse dans laquelle se trouve  l’Accord pour la paix et la réconciliation,  issu du processus d’Alger ».  La tâche ne sera donc  pas aisée pour les Autorités de Transition  pour  faire l’unanimité autour  de leur projet de Constitution. Mais il y a des acteurs sociopolitiques, jadis très hostiles,  qui ont actuellement bémolisé  leur  opposition. Ils vont certainement rejoindre la Commission de finalisation.

 Ce sont, entre autres : Blaise Sangaré, Amadou Koïta, l’ancien PM Mohamed Ahmed Ag Hamani, Assétou Founé Migan  Samaké, Pr Issa N’Djaye, Aminata Dramane Traoré, Zeïni Moulaye, Kalilou Samaké. Partisans supposés  du maintien de la Constitution du 25 février  1992, ces hommes  et femmes se distinguaient  par leur  opposition,  plus ou moins ferme,  à tout projet d’adoption de nouvelle Constitution. Ont-ils alors changé de veste pour rejoindre le camp de la Transition ? Sinon, viendraient-ils  dans la Commission de finalisation  dans le but  d’imposer  uniquement  leur vision  à la touche finale du texte constitutionnel, en apportant des amendements de taille ?

Le temps nous édifiera. Pour le moment,  les partisans et les adversaires de la future nouvelle Constitution vont continuer à mobiliser  leurs concitoyens autour  de  leurs  positions respectives.  Mais si jamais, il advenait  que  le nouveau texte constitutionnel  soit soumis à référendum, c’est le Peuple souverain qui va, in fine,  trancher dans les urnes à travers son vote.

 

Gaoussou Madani Traoré

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