Reconnaissance du putsch au Niger ; levée de sanctions au Mali : la CEDEAO adoucit son ‘’ Gnamakoudji ’’

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Face à l’Alliance des Etats du Sahel, la CEDEAO a-t-elle mis de l’eau dans son vin ou « dans son gnamakoudji » pour reprendre l’expression du président Alassane Ouattara ? La question est légitime tant le sujet était au cœur des échanges à Abuja, ce 10 décembre, et au regard des conclusions de la 64ème session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat. Une session qui s’est ouverte, sans les présidents ivoirien et béninois.

 « Nous avons maintenu notre position ferme sur la tolérance zéro à l’égard des changements inconstitutionnels de gouvernement dans notre communauté », a déclaré Omar Alieu Touray, président de la commission de la CEDEAO, à l’issue du sommet d’Abuja. En dépit de cette déclaration, le ton au sein de l’organisation s’est adouci depuis le dernier sommet de Bissau où l’on avait décrété l’envoie d’une force militaire contre les nouvelles autorités de Niamey.

Il aura fallu un peu plus de trois mois, mais la CEDEAO « reconnaît officiellement » qu’un coup d’État a été opéré contre le président Bazoum. Ainsi, la Conférence a demandé une transition de courte durée. Des discussions devront être engagées au plus vite avec les nouvelles autorités pour fixer le délai de la transition.

Même si les populations de ce pays sont privées de médicaments et de nourriture, les Chefs d’Etats (soignés en Europe) maintiennent leur embargo sur le Niger, et tentent de faire endosser la responsabilité de cette lourde décision au Général Tchiani et ses hommes au pouvoir à Niamey.  « Les sanctions seront progressivement assouplies, en fonction de la mise en œuvre de la feuille de route de la transition », a souligné la Conférence. Sur le Niger, la conférence a appelé à la libération du président déchu, Mohamed Bazoum.

Au Burkina Faso, la Guinée et le Mali, la CEDEAO rappelle que les transitions prennent respectivement fin en juillet 2024, septembre 2024 et mars 2024. Aussi, les dirigeants ont décidé, a-t-on appris, de lever l’interdiction de voyage du Colonel Assimi Goïta, président de la Transition et du Premier ministre dans l’espace CEDEAO. Une décision qui intervient alors que le Mali et le Burkina ont refusé, le 29 novembre dernier, de recevoir Baba Kamara, l’Envoyé spécial de la CEDEAO pour discuter de la lutte contre le terrorisme, domaine dans lequel la CEDEAO a brillé par son absence depuis plus de dix ans.

La création d’une alliance économique et monétaire regroupant le Burkina, le Mali et le Niger a été débattu à la 64ème session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat. L’organisation rejette la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) qu’elle qualifie d’une initiative « fantôme » par la voix de son président en exercice, le président Bola Tinubu du Nigéria. Une alliance qui ne laisse pas indifférents les Chefs d’Etat de la CEDEAO qui ont clairement demandé aux pays en transition de « s’abstenir d’adopter de nouvelles postures de confrontation vis-à-vis de la CEDEAO ».

Mamadou TOGOLA/maliweb.net

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