Lutte contre la délinquance financière : Et si l’Etat privilégiait la restitution…

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Au-delà de la ferme volonté des plus hautes autorités de la Transition de lutter contre l’impunité, l’Etat doit se préoccuper de récupérer ses deniers détournés

La gouvernance vertueuse, appelée de tous les vœux, a permis de doper la politique de répression de l’Etat face à toutes les formes d’indélicatesses sur les  finances publiques. Cette politique d’intolérance zéro contre la mauvaise gouvernance a permis d’envoyer de nombreux cadres en prison, au risque d’entraîner un engorgement de nos maisons d’arrêt.

En effet, depuis l’amorce de cette transition, la volonté et la promesse de rupture a renforcé la diligence et la promptitude de l’appareil judiciaire à sévir contre les fossoyeurs de l’économie nationale Cela a fait que des anciens ministres, des anciens dirigeants de structures publiques ont régulièrement maille à pâtir avec la justice. Combien d’anciens ordonnateurs de l’Etat sont aujourd’hui dans le collimateur de la machine judiciaire ?

Selon plusieurs experts de la gouvernance, les pouvoirs publics doivent instituer des mécanismes adaptés au contexte pour prioriser les stratégies de remettre l’Etat dans ses droits. Il peut s’agir de procédures appropriées permettant au trésor public de recouvrer au moins une partie des deniers censés détournés. Car, à quoi sert-il de jeter plusieurs hauts responsables du pays en prison, alors que les caisses de l’Etat sont au rouge ? Quelle est l’utilité des mécanismes de libertés sous caution et de contrôles judiciaires pour un pays en tension de trésorerie et décidé à lutter contre l’impunité ? Faut-il rappeler que les rapports de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) et du Bureau du Vérificateur Général (BVG) établissent régulièrement des milliards de manque à gagner et des cas d’irrégularités financières. Et, il est établi qu’il existe des canaux de recouvrement des fonds censés détournés ou mal gérés, sauf que les autorités judiciaires ne font pas diligence pour que l’Etat récupère cette manne financière. Or,  il est établi que la politique de lutte contre la corruption et la délinquance financière doit aussi se donner un objectif d’efficacité et de pragmatisme pour la défense des intérêts du peuple. Feu le président ATT ne disait-il pas qu’il  faut que l’Etat évite d’humilier des citoyens et privilégie les méthodes de gestion efficace de ses ressources ? Il ne sert presque pas à grand-chose de remplir nos prisons pour le spectacle et perdre les ressources publiques dans l’indifférence.

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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