En Guinée-Bissau, des tirs échangés après la libération par la garde nationale de deux ministres

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Des éléments de la garde nationale ont libéré dans la nuit de jeudi à vendredi deux membres du gouvernement de Guinée-Bissau qui se trouvaient en garde à vue. Des échanges de coups de feu ont ensuite eu lieu avec les forces spéciales, selon des sources militaires et du renseignement
 
Des soldats de la garde nationale de Guinée-Bissau ont libéré dans la nuit de jeudi 30 novembre à vendredi 1er décembre deux membres du gouvernement qui étaient interrogés par la police, avant d’échanger des coups de feu avec les forces spéciales, selon des sources militaires et du renseignement.

Le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d’État au Trésor public, Antonio Monteiro, avaient été convoqués jeudi matin par la justice, puis placés en garde à vue.
 
La police judiciaire a interrogé les deux hauts responsables plusieurs heures durant sur un retrait d’une somme de dix millions de dollars des caisses de l’État, selon les mêmes sources, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat pour des raisons de sécurité.
 
Souleiman Seidi avait été interpellé lundi par des députés sur ce retrait lors d’une séance à l’Assemblée nationale. Il avait affirmé que ce retrait était légal et destiné à soutenir le secteur privé national.
 
Toujours selon les mêmes sources, jeudi soir vers 22 h (heure locale et GMT), des éléments de la garde nationale, une unité de l’armée, ont exfiltré le ministre et le secrétaire d’État des locaux de la police judiciaire, les ont conduits vers une destination inconnue, puis se sont retranchés dans une caserne située dans le quartier de Santa Luzia, ont affirmé les mêmes sources.
 
Des tirs nourris ont ensuite été entendus vendredi matin dans ce quartier situé dans le sud de la capitale Bissau, selon un correspondant de l’AFP.
 
Les sources militaires et du renseignement ont indiqué que les forces spéciales sont intervenues contre la garde nationale après plusieurs tentatives de médiation infructueuses. Il s’en est suivi un échange de tirs avant que le calme ne revienne, ont-elles ajouté.
 
Des éléments de la Force d’appui pour la stabilisation de la Guinée-Bissau, déployés dans ce pays par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ont été vus vendredi matin en patrouille dans les rues de Bissau, a constaté un journaliste de l’AFP.
 
Ces événements surviennent alors que le président Umaro Sissoco Embalo, élu en décembre 2019 pour cinq ans, se trouve à Dubaï pour assister à la 28e conférence des Nations unies sur le climat (COP28).
 
Petit pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, la Guinée-Bissau souffre d’une instabilité politique chronique et a été victime depuis son indépendance du Portugal en 1974 d’une kyrielle de coups de force, le dernier en février 2022.
 
En septembre, le président Embalo avait nommé deux généraux, Tomas Djassi et Horta Inta, respectivement chef de la sécurité présidentielle et chef d’état-major particulier du président de la République. Ces deux postes, prévus dans l’organigramme officiel, n’étaient plus pourvus depuis plusieurs décennies.
 
Ce renforcement de la sécurité présidentielle est intervenu alors que les coups d’État ou tentatives se multiplient en Afrique de l’Ouest, notamment au Gabon, au Niger, au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et, cette semaine encore, en Sierra Leone.
 

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