France : plainte contre la détention « arbitraire » de Sylvia Bongo, épouse d’Ali

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Les avocats de Sylvia Bongo, épouse franco-gabonaise du président Ali Bongo Ondimba placé en résidence surveillée par des militaires après sa destitution mercredi suite à un coup d’Etat, ont déposé plainte à Paris vendredi pour détention arbitraire, ont annoncé à l’AFP Me François Zimeray et Jessica Finelle.
 
« Mme Valentin épouse Bongo est privée de sa liberté depuis le putsch du 30 août 2023, tout comme son fils cadet Jalil », soulignent les deux avocats dans un communiqué.
 
 Me Zimeray a précisé à l’AFP que sa cliente est « retenue dans un endroit indéterminé au Gabon, qui pourrait être sa résidence ». « Aucune considération politique ne justifie ces violences et cette mise au secret hors de tout cadre légal, nous sommes inquiets pour leur santé et leur sécurité », insistent les deux conseils, qui « exigent » l’autorisation de « visites consulaires pour la famille et notamment pour Nourredin Bongo Valentin, qui pourrait être victime d’une disparition forcée ».
 
Les deux avocats ont déposé auprès du parquet de Paris une plainte simple, visant principalement les crimes de disparition forcée et séquestration par des agents publics. 
 
La nationalité française de Mme Bongo donne compétence à la justice française pour une éventuelle enquête sur ces faits. « Cette procédure pourrait aboutir à l’émission d’un mandat d’arrêt international contre les auteurs de ces faits, qui encourent la réclusion criminelle à perpétuité », espèrent les conseils. 
 
Des militaires putschistes ont annoncé mercredi avoir mis « fin au régime en place » au Gabon et avoir placé en résidence surveillée le président au pouvoir depuis 14 ans, juste après l’annonce officielle de sa victoire à la présidentielle organisée samedi.
 
 L’ex-Première Dame, franco-gabonaise, était régulièrement la cible, avec son fils Noureddin, d’accusations de l’opposition, de la société civile et de certains médias locaux quand ils affirmaient que, depuis son AVC, Ali Bongo était très affaibli par ses séquelles et « manipulé » par certains de ses « proches ». 
 
Noureddin Bongo Valentin, lui, a été arrêté mercredi par les putschistes, tout comme six autres hommes, proches de lui et membres du cabinet du président déchu ou à la tête de son tout-puissant Parti Démocratique Gabonais (PDG).
 
 Les sept font partie de la « jeune garde » accusée par l’opposition d’être les « véritables dirigeants » du pays depuis le retour de convalescence d’Ali Bongo. Selon les avocats, « Nourredin Bongo Valentin est incarcéré dans un lieu tenu secret. L’entourage suspecte les putschistes de fabriquer des soi-disant preuves visant à discréditer les membres de la famille et à légitimer leur arrestation ».
 
 Les putschistes les accusent notamment de « haute trahison », « détournements massifs de deniers publics » et « falsification de la signature » du chef de l’Etat. Les militaires mutins, en annonçant mercredi ces arrestations et le placement d’Ali Bongo en « résidence surveillée », n’ont rien dit du sort de Sylvia Bongo.

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